Jesus Jesus what's it all about ?
Pour son dernier album avec Pink Floyd, Roger Waters a construit une nouvelle oeuvre controversée. Cet album est sans doute le plus critiqué de Pink Floyd. Pour certains, il s'agit d'un album solo de Roger Waters, pour d'autres cet album n'existe pas, la discographie des Floyd s'étant arrêtée au Wall. Pour moi, The Final Cut n'est pas un album de musique. C'est avant tout un album de poésie. Et un album magnifiquement poétique.
The Final Cut est déprimant, n'en doutez pas. Sans doute l'album le plus déprimant que j'aie eu l'occasion d'écouter. The Post War Dream explicite le décor avec sa phrase d'ouverture "Tell me true, tell me why was Jesus crusified". The Final Cut est un court séjour dans l'enfer de Roger Waters.
Les éléments musicaux sont peu nombreux mais ils sonnent justes que ce soit la batterie sur The Post War Dream, le refrain de Your Possible Pasts, le saxophone de The Gunner's Dream ou le solo de "The Fletcher Memorial Home". La seule chanson manquée est également la seule musicale, Not Now John. Elle irait ailleurs mais dans The Final Cut, c'est une erreur. Pour la plupart des chansons, un simple piano suffit à traduire la mélancolie de Roger.
Mais on ne peut pas nier que The Final Cut est album éminemment poétique. The Final Cut, la chanson éponyme, est de très loin la chanson la plus terrible qu'il me soit donnée d'entendre mais elle est magnifique. Quelles paroles ! Et quelle émotion dans la voix de Roger ! Gilmour ressuscite son génie pour trouver les notes juste et faire pleurer sa guitare une dernière fois pour Roger Waters.
And if I show you my dark side
Will you still hold me tonight?
And if I open my heart to you
And show you my weak side
What would you do?
Enfin, The Final Cut rappelle vraiment The Wall. Le côté terrible des paroles, bien qu'il y ai plus d'émotion dans The Final Cut de ce côté ci, la voix ironique de Waters sur Get Your Filthy Hands Off My Desert...The Final Cut est profondément lié au Wall. Je vous conseille par ailleurs, d'écouter When the Tigers Broke Free, une chanson du film The Wall présente sur la version la plus récente de The Final Cut, en quatrième position.
Effectivement, The Final Cut est un album musicalement très faible. Mais c'est un album beau, à cheval entre la musique et la poésie. À l'instar d'un Jim Morisson, Roger Waters se transforme en poète et dans un album qui vit Pink Floyd s'autodétruire, fait pleurer une dernière fois son auditeur.