Pourquoi cet album peut-il décevoir ?
Mais surtout... Pourquoi il n'y a aucune raison pour que ce soit le cas?!!
Commençons par le plus évident : John Frusciante. Ce cher John ne fait plus partie du groupe depuis fin 2009 et deux albums déjà. Le deuil est fait? C'est bon?! Le ton si populaire des RHCP, en allant de Mother's Milk jusqu'à Stadium, en oubliant la mauvaise période One Hot Minute, est bien marqué par la présence ou l'absence de John. Si nous remontons plus loin dans le temps, de 1983 à 1988, les trois premiers fuckin' funk albums étaient principalement orchestré par Hillel Slovak à la guitare. Trois albums avec un style bien différent et bad ass de nos Red Hot actuels et ce, depuis bien des années! La période Dave Navarro offre un autre style au groupe, plus punk cette fois-ci. Depuis le remplacement de John par ... euh Josh, la musicalité des californiens est devenu davantage plus légère et subtil. L'instrumentalisation des morceaux est plus complexe, avec l'ajout du piano par exemple. Tout cela pour bien vous faire comprendre que les RHCP sont un groupe qui n'a jamais cessé d'évoluer depuis ces 30 dernières années, et cela, fortement en lien avec les guitaristes. Donc pourquoi faire la tête et bouder ce nouvel album de qualité, certes en rupture avec By the Way ou Blood Sugar Sex Magic, mais en parfaite continuité avec I'm With You...
Ah mais c'est ça?!! Chacun de leur album est lié au précédent et annonce le suivant?!! Bah ouais... Et ça fait plus de 30 piges que ça dure...
Passons à l'album en tant que tel. Respectons l'ordre d'usage, et attardons nous sur l'aspect visuel : la pochette. De mémoire, diantre que dis-je, j'ai sous les yeux tous les précédents albums, c'est la pochette la plus esthétiquement soignée qu'ils aient pu nous sortir!! Comme à leur habitude, ils font appellent à un artiste talentueux. Cette fois-ci c'est Kevin Peterson qui propose un savant mélange de faune urbaine à la sauce Street Art sans en être véritablement, puisque c'est une peinture à l'huile.
Côté musique... Ah bah enfin!! L'ensemble de l'album est cohérent. Certes, le changement de production influe sur le style du groupe, mais ne jetons pas la pierre à Brian Burton alias Danger Mouse qui succède à Rick Rubin.
Certains morceaux méritent notre attention pour différentes raison.
The Longest Wave tangue du côté de la pop anglaise façon Oasis.
Sick Love où Sir Elton John est au piano, marque une collaboration plus que fructueuse et colorée.
L'hommage à la ville de Detroit et l'éternel admiration pour Iggy Pop, mais pas que! N'oublions pas This Ticonderoga un stone age à la manière des QotSA avec un riff de guitare répétitif et hypnotisant.
Les enivrantes The Hunter et Dreams of the Samurai terminent l'album magistralement.
Dernières références totalement subjectives et injustifiées, mais en tant que fan de Steve "King of Cool" McQueen, c'est toujours amusant de retrouver des titres de ses films. Je ne m'abaisserai pas à préciser de quels films je parle!!
Pour résumer, pourquoi nous plaindrions nous d'un album qui représente l'évolution d'un groupe talentueux qui ne reste pas sur ses acquis et prend le risque de faire quelque chose de différent à chaque fois. Si tu veux écouter du funk, écoute les Red Hot. Si tu veux écouter du punk, écoute les Red Hot. Si tu veux écouter de la pop, écoute les Red Hot. Si tu veux écouter du rock californien, écoute les Red Hot... C'est bon ou je dois continuer ?
Pour finir je dirai qu'après l'album de la maturité dont je considère I'm With You, The Getaway est celui de l'assumation.