Chaque nouvel album des Red Hot Chili Peppers est toujours un événement. Pourtant, en 2011, le groupe avait déçu avec I’m With You. Un album qui marquait l’arrivée de Josh Klinghoffer à la guitare, remplaçant alors l’ultra-talentueux John Frusciante. Un changement de guitariste qui avait fait grincer beaucoup de dents chez les fans. Surtout que l’album proposé n’était pas assez solide pour convaincre les puristes. The Getaway est donc attendu au tournant, les Red Hot ayant cruellement besoin de se renouveler musicalement.
Changement de direction.
The Getaway témoigne d’un inévitable changement de direction pour le groupe. Josh Klinghoffer n’a pas la puissance mélodique et le génie de John Frusciante. C’est pourquoi les membres historiques du groupe ont voulu arrêter de faire du « Red Hot ». Cette frappante prise de conscience apporte une fraîcheur des plus bienvenues pour aborder l’été qui nous attend. Anthony Kiedis et sa bande se mutent en groupe aux allures pop plus assumées qu’auparavant. Le single « Dark Necessities » s’impose naturellement comme un tube implacable, aux arrangements inhabituels pour les californiens. Des arrangements qui se font également remarquer sur le morceau d’ouverture « The Getaway », avec ses chœurs féminins, encore inédits dans la discographie du groupe.
Bye bye Rubin.
The Getaway marque également la fin de la collaboration en les Red Hot Chili Peppers et leur producteur historique: Rick Rubin. Une séparation qui profite a Brian Burton. Plus connu sous le nom de Danger Mouse, il s’agit de l’homme se cachant derrière la production des albums des Black Keys et du dernier disque d’Adèle (et aussi celui de U2, mais ça compte pas. Hein ?). Nigel Godrich, producteur historique de Radiohead et collaborateur de Flea sur le projet Atoms For Peace, vient compléter l’équipe technique en mixant l’album tout en s’occupant des arrangements de ce nouvel opus.
Les Red Hot ont donc su s’entourer convenablement pour amorcer ce petit virage. Petit virage car ce qui fait le son du groupe californien est toujours présent. La basse de Flea est toujours aussi nerveuse et précise, Chad Smith frappe ses fûts avec vigueur tandis que Anthony Kiedis s’amuse entre lyrisme et diction percutante. Un entrain que l’on retrouve sur « We Turn Red », un morceau aux deux facettes rassemblant le passé et le futur du groupe. Le Red Hot se réfugient donc dans de belles mélodies comme celles de « The Hunter » et « The Longest Wave ».
Les Red Hot Chili Peppers ont donc réussi leur coup. Transformer leur propos musical en douceur, tout en ayant conscience de leurs faiblesses, exploitant pleinement le potentiel de chaque musicien. The Getaway est un album qui vise juste et qui s’aura plaire aux fans tout en rameutant un nouveau public. Peut-on dire que les Red Hot sont revenus au top ? Mouais… Dans tout les cas, c’est avec un immense plaisir que l’on se remet à dandiner sur leur musique, même si la prouesse de leurs tubes d’antan ne semble plus d’actualité.
D'autres articles qui déchirent ici: www.madafaka.fr