Ecrire sur Bach... voilà une chose bien difficile. C'est par la richesse d'harmonies des Variations Goldberg et le lien indestructible entre chaque, bien qu'elle aient chacune une forte singularité, que Bach parvient à éveiller tous les sens qui sont en nous. Glenn Gould apporte en plus une simplicité, une sorte d'évidence à la mélodie bien que ces morceaux soient d'une complexité extrême. C'est le travail acharné de ces deux génies qui offre à nos oreilles un air dont elles ne peuvent pas se lasser une fois qu'elles l'ont saisi. Je conseille à tous les amateurs de musique de les écouter au moins une fois tous les 10ans. La maturité dont fait preuve Gould dans son interprétation lente mais pourtant inépuisable sera toujours à redécouvrir au fur et à mesure que nous grandissons. Ces Variations sont si simples, leurs petites mélodies semblent si anodines, et c'est pourtant matière à étudier pendant des dizaines d'années, comme Gould le prouve. Les meilleurs oeuvres d'art sont celles qui sont assez simples pour émouvoir directement le coeur de n'importe qui, et c'est derrière ces oeuvres, livres, peintures, films... que se cachent le vrai travail et le vrai génie. Plus l'on y revient au fur et à mesure que nous devenons matures, plus l'on en comprend la vraie profondeur, sans doute infinie pour nous autres du commun des mortels. Car ces oeuvres sont belles et bien rendues immortelles, au moins jusqu'à ce qu'elle ne puissent plus physiquement exister. Merci à Bach, merci à Gould et tous ceux qui les ont inspirés, aider à travailler et se faire connaitre car grâce à vous, j'ai pu écouter les Variations Goldberg. Merci au Dieu quoiqu'il puisse être pour m'avoir doté de sensibilité au moins pour les 51minutes de ce recueil. Merci à mon père de m'avoir forcé au piano lorsque c'était difficile car je peux aujourd'hui jouer les Variations et je ne connais pas de bonheur plus immense... que ces premières notes...