Le peu prolifique groupe culte US Jane's Addiction est revenu en 2011 avec "The Great Escape Artist", son quatrième album en 23 ans !
De la formule originelle, seul Eric Avery le bassiste n'a pas remplié et se fait remplacer par deux de ses collègues (David Andrew Sitek & Chris Chaney). On retrouve donc Stephen Perkins derrière ses fûts, Dave Navarro armé d'une 6 coups et Perry Farrell à la criée.
Pour les accompagner lors de leur évasion, d'emblée, mieux vaut accrocher avec la voix faussement fausse de Ferrell. Soit on aime et on se laisse trimballer, soit on la déteste et on saute en marche.
Pour "The Great Escape Artist", Jane's Addiction a mis de côté son côté rock brut-expérimental des deux premiers albums ainsi que le rock énergique et clinquant du précédent "Strays" (2003). Le groupe nous entraine durant dix titres dans des ambiances souvent apaisées, atmosphériques, mystiques.
Dave Navarro qui sauva le temps d'un album ("One Hot Minute") la carrière des RHCP, n'est plus aussi démonstratif et plutôt que jouer le guitar hero, il habille son talent d'une palette de sonorités variées aux effets léchées. La production de Rich Costey (Interpol, Muse, Cave In, Franz Ferdinand...) rend justice non seulement à Navarro mais aussi à la section rythmique et particulièrement à une basse qu'il a rendu ronflante et grassouillette.
Lors du passage de "Curiosity Kills", "I'll Hit You Back" ou "Twisted Tales", on a l'impression de se balader sur les plate-bandes de U2. Duff McKagan, bassiste historique de Guns n' Roses a contribué à l'écriture de 3 morceaux ("Broken People", "Words Right Out of My Mouth," & "Ultimate Reason") lors de ses 10 mois passés au sein du groupe au poste de bassiste.
Jane's Addiction a eu le bon goût de ne proposer que 10 titres sur son album. Cette noble démarche permet de mieux s'en délecter et d'y retourner sans se perdre ou s'écoeurer.