Yes, it is.
Ok, bon première critique sur SensCritique, on va essayer de faire ça bien, j'ai la pression... J'attendais cet album encore plus que la fin du confinement, d'autant plus après les avoir vus à...
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le 10 avr. 2020
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Je l'ai écouté d'une oreille distraite à sa sortie, probablement en étendant le linge ou essayant de réparer le tambour de ma machine à laver (en vain, ne croyez pas tous les tutos youtube). J'avais bien détecté avant cela que le niveau musical des Strokes avait drastiquement chuté le jour où Julian Casablancas s'était flanqué d'un mulet et de chemises hawaïennes trop serrées. Mais je n'avais pas mesuré l'ampleur du désastre, berné que j'étais par le correct EP "Futur, présent past". Mais il n'y a pas grand-chose qui va...
The adults talking : influence prégnante du copain Devonte de Blood orange, ce chant susurré rappelle aussi celui du vieux crooner Bryan Ferry. Une voix féminine, lui qui a débuté avec un timbre "qui vient du froc" comme aurait dit Marielle. Dans tous les cas, un morceau potable mais bien trop long.
Selfless : décidément, je ne me fais pas au chant. Je rêve où y a du vocodeur ? Y a 20 ans, ça n'aurait même pas été utilisé en face B pour le marché indonésien.
Brooklyn Bridge to Chorus : L'erreur impardonnable, le truc qui à lui seul pourrait condamner à jamais le groupe dans mon cœur. L'intro façon Début de soirée, le refrain que même The Killers auraient refusé d'entonner. Comment un groupe qui a débuté en ayant en tête Iggy, le Velvet, Television et Guided by voices en arrive à pondre un truc volontairement kitsch qui en rappelle Jean-Pierre Mader. Je ne m'explique pas le tropisme 80's d'autant de groupes à des moments aussi tôt de leur carrière : Mgmt, Foxygen, Temples, Unknown mortal orchestra, Telekinesis etc... Tous succombèrent aux sirènes du Casio. Je crois que seuls les Lemon Twigs n'ont pas encore fait le tour des 60. Le prix à payer est d'avoir le sentiment d'écouter un album inédit des Bee gees, mais je préfère encore ça.
Bad decision : même quand il s'agit de retourner vers un style qu'ils sont censés maîtriser à savoir le refrain ramonien et la guitare cristalline mélancolique curesque, ça coince. Accident ou Julian est complètement carbo par les side projets ? Ça me rappelle l'opportuniste "All of the time" sur Comedown machine, destiné à rattraper par le col les fans de la première heure. Mais on est en droit d'attendre mieux après X années de maturation non ?
Eternal summer : retour aux années 80, la niche qui chie droit, on est plus sur la B.O de Karaté kid qu'au CBGB. Costard blanc en lin, mocassin sans chaussettes, manches relevées et Rayban aviator. Julian tapine du côté de Cyndi Lauper. Il retrouve ses burnes pour la jouer façon Axel Bauer ("I can't believe it this is the eleventh hour..."). Grand écart stylistique saisissant, mais je m’inquiète pour les cordes vocales du garçon en concert. Bilan : on se fait chier comme à l'enterrement d'un pasteur alsacien.
At the door : le caprice au bontempi régulier de Julian (Ask me anything). Pendant ce temps Albert et les autres tuent le temps en faisant un loto sportif. Ça comble une plage et ça soigne l’ego de J.C mais j'aimerais pas la vivre en concert celle-là. On est pas loin de l'onanisme de Rick Wakeman, mais avec deux doigts et autant de tension. Étonnant qu'aucun mouvement punk n'ait émergé en réaction depuis la sortie de la chanson.
Why Are Sundays So Depressing : une intro simple, ça tient debout, le chant est toujours ce qu'il est, mais on est pas loin d'être devant le premier bon morceau de l'album (7e plage quand même !). Il était temps. Est-ce qu'il n'essaye pas de dire que tous les dimanches sont gris et silencieux ?
Not the same anymore : un côté Morrissey justement, le récent dans le texte et la mélodie. Ce n'est pas une comparaison très flatteuse. Mais ça ronronne malgré les contorsions vocales. Mais quelles longueurs encore... Ils facturent à la minute ?
Ode to the Mets : et si les Strokes s'étaient lancés dans une compétition sans merci avec les Arctic Monkeys pour savoir qui sort les chansons les plus ennuyeuses des années 2020 ?
Changer de style ? Pourquoi pas, mais en réalité, ils n'ont jamais été figés dans ce fameux style "CBGB". À l'exception du justement fantastique premier album, un exercice classique pour lequel ils ont récolté un 20/20 légendaire, ils ont commencé très tôt dans leur carrière à détourner les yeux de la braguette de Lou Reed. Sur "Room on fire" on entend du Cars, du Blondie et même du reggae. Sur le 3e y a du hard rock et déjà des trucs dépouillés et le Velvet est déjà loin. Sur le 4e, on perçoit même Ace of Base.... On fait mieux comme ayatollah du "rock".
Les Strokes arrivent encore à donner l'image d'un groupe "qui change enfin de style" sur leur énième nouvel album. Ils ont beau s'éloigner toujours un peu plus du NY des années 70, ils stagnent bel et bien du point de vue qualitatif.
Enfin bon, il parait que ça plaît aux jeunes...
Créée
le 19 mai 2023
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