Il faut rendre à Bonobo ce qui est à Bonobo. C’est-à-dire l’art d’une musique électronique lounge et minutieuse, feutrée à souhait, légère et soyeuse. Depuis ses débuts, le Dj anglais n’a pas cessé de créer une empreinte et une ambiance, une patte qui lui reste fidèle. La maîtrise d’un synthé aux teintes world, les violons obsédants et surtout une passion pour les guests aux voix sensibles.
On se souvient de Bajka, aujourd’hui Bonobo s’exprime à travers le timbre de la jolie Szjerdene pour renouer avec la sauce musicale tout droit venue de Grande Bretagne. L’artiste se rapproche d’un univers moins froid avec ce nouvel album : The North Borders. Bien que de nouvelles nuances se dessinent (Daft Punk style dans » Emkay » , Drum’n’bass dans » Sapphire » ) Bonobo semble avoir du mal à se réinventer, loin de se méfier de ceux qui au cours de ces quatre dernières années, ont essayé de le remplacer. Assidu, sans spécialement se préoccuper de ce que le public aurait souhaité entendre, il s’enferme seul dans une représentation bis de son succès Days To Come.
Tristesse planante et lointaine, goût de sable dans les veines, groove entraînant, sincérité désaxée. Ses titres créent des voyages, mélangeant mélodies étrangères et purisme local, réitérant sans cesse un genre qui tend à s’épuiser. Faible et fort à la fois, The North Borders entraîne notre esprit à l’autre bout du globe non sans laisser dans sa traînée une sensation de créativité parachevée.