The Nothing
6.5
The Nothing

Album de Korn (2019)

25 ans de bons et loyaux services pour la bande à Davis. ( morceau par morceau, poussons l'analyse)

Voilà un groupe qui n'a pas fini de diviser en un quart de siècle d'activité (et oui, déjà !). D'un côté, on a les totalement hermétiques (pas assez trve metal en autres raisons); d'un autre, les fans de la première heure s'arrêtant à Untouchables voire Follow the leader, ou encore les fanboys manquant d'objectivité pour la plupart.
Perso, je suis un mix des deux dernières catégories: fan de la première heure, ne manquant jamais un rendez vous avec la bande de Bakersfield, mais quand c'est naze (Remember: Korn III !) il faut le dire !
Bien que les derniers albums ne font jamais l'unanimité, ce ne sont pas des chefs d'oeuvre, il a toujours ça et là des choses à retenir.


Ici, on savait d'avance que l'on allait tomber sur un cas particulier. Pourquoi ?
C'est très simple: rares sont les albums dans la discographie de Korn ayant eu un temps de gestation aussi long, il s'est passé 3 ans depuis la sortie du précédent. La moyenne étant d'un an et demi, 2 ans maximum, ce qui laisse beaucoup plus de temps pour l'écriture cette fois ci.
Mais autre chose entre en compte: Jonathan Davis a perdu l'an dernier son ex femme ,avec qui il entretenait toujours une relation particulière, celle ci étant partie dans des conditions dramatiques, bref un cadre très particulier pour écrire et nous dévoiler l'expression de ses sentiments.


Après une intro dominée par la présence de la cornemuse de Davis peu inspirée, mais donnant le ton de l'album inspirée par sa mélancolie et sa colère. Nous voici arrivé à Cold, un morceau qui fut le second extrait dévoilé. Un morceau alternant tout ce que sait faire Korn: couplé tranquille, pré refrain bourrin, et un bon gros refrain mélodique relativement sombre, le tout donnant un morceau rythmé, catchy de bon augure.
You'll never find me, qui a été le premier extrait de The Nothing est quant à lui un single standard de Korn, les riffs de guitares,couplet et refrains de Jonathan Davis et autres arrangements aurait pu apparaitre dans n'importe quel album de Korn de ces vint dernières années, avec une montée en puissance du chant lors d'un break rappelant Blind par exemple (on a l'image de Davis les dents serrées lorsqu'il dit "I'm lost" façon "i'm blind") le tout finissant sur un break batterie hip hop en outro, bref très caricaturé !
S'en suit The Darkness is revealing, chanson sympa, bon refrain juste deux ou trois recyclages des harmoniques guitares identiques à celle de Falling Away From Me premier morceau de leur 4ème disque: Issues. Et des paroles déjà entendues chez Korn (Take a look around...), dommage le morceau fonctionne assez bien mais...


Allez hop on passe à Idiosyncrasy ! Encore un couplet peu inspiré de Davis, qui reste dans ses gammes, mélodies, flows habituels. Un manque d'accents rythmiques, basse/batterie se ressent. Aucun arrangement n'a été fait entre le chant et les instruments. Vous savez ces petites subtilités qui font la différence. D'ailleurs à propos de batterie, le batteur est bon, on reconnaît les plans classiques de Korn, mais le David Silveira des débuts manque: aucun groove à coup de gros roulement de caisse claire, cymbales, c'est très épuré, mais bon depuis Issues on connait le truc.
Passons l'interlude The Seduction of Indulgence inutile car peu inspirée hélas, et allons directement à Finally Free un morceau pour le moins intéressant car construit bien différemment ! Telle une facette d'un Korn que nous ne connaitrions pas ou peu, avec une introduction jouant avec les potards des guitares et mettant la basse et le chant en avant dans un jour nouveau !
Ah non le refrain est assez classique dommage, mais ça le fait.


Huitième morceau: Can you hear me, oui on peut t'entendre JD, mais toi, peux tu nous garder à l'écoute ? Un morceau plus posé, plus dans la veine de son album solo on pourrait dire, moins basé sur la rythmique et plus en mode balade qui resterait plus facilement dans le crâne ? Ouais, pas convaincu réellement.
The Ringmaster est là pour remettre un léger coup de boost, les arrangements à la voix sont là pour donner l'impression que ces lignes de chant n'ont pas déjà été entendu.
On enchaîne avec Gravity of Disconfort, c'est du Korn, la production est très bonne comme souvent, des murs de grattes bien lourde tout ça, mais rien de bien original encore.
H@rder tente d'amener son lot de nouvelles choses avec des guitares s'aventurant dans des gammes qu'ils ont peu utilisées en couplet,on monte la sauce avec un refrain classique. La véritable surprise arrive au break très sympa, un des points forts de ce disque, on en voudrait plus du korn comme ça, juste dommage que ce refrain soit aussi bateau, mais déjà une idée globale du disque ressort: les musiciens ont des idées, pas toujours bien exploitées par le chant refaisant ce que l'on connait de lui, restant dans une zone de confort là où il y avait des tonnes de possibilités, nouvelles pistes amenées par ses comparses.
This loss est un morceau laissant la part forte à la tristesse et la mélancolie, avec une nouvelle fois un très joli break que ce soit musicalement ou à la voix.
L'album se conclue par Surrender to Failure, morceau semblant être coupé en cours, était ce là une volonté exprimant une forme de béatitude avant une fin brutale ?
Etrange choix mais qui peut être expliqué.


En conclusion on se retrouve avec un album avec des points forts avec le morceau Cold, et certaines idées novatrices, pour le fer de lance du Néo metal, au sein des morceaux H@rder et This Loss notamment, mais on remarque qu'hélas Jonathan Davis à beau avoir une patte unique intéressante, il se limite à faire en grande partie le strict minimum, là où les musiciens apportaient leurs lots d'innovations. Bosser ensemble, en répétition aurait été de bon ton pour recréer une symbiose et stimuler plus de créativité: dommage l'album est bon mais aurait pu être excellent.

Loys_G__Bakemono
7

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Créée

le 13 sept. 2019

Critique lue 574 fois

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