Killers, sorti en début d'année 81 avait justifié les espoirs placés en Iron Maiden. Le groupe nous avait démontré avec cette dernière rondelle qu’il était beaucoup plus qu’un phénomène «feu de paille» au milieu d'une New Wave Of British Heavy Metal en pleine gloire.
En effet, certainement pas plus populaire à l'époque que les Raven, Angelwitch, White Spirit (1er groupe de Janick Gers), Saxon, Samson et Diamond Head (disparu trop rapidement) qui formait le noyau de la NWOBHM, Maiden avait déjà en revanche, beaucoup plus de potentiel.
Mais justement, parlant de Samson! C'est depuis ce dernier que Bruce Dickinson (alias Bruce Bruce) matant La Vierge de Fer et ne pouvant être sensible à son charme, commença à nourrir l'ambition de la pénétrer pour la première fois. Et en septembre 1981, après deux albums studio et un mini-LP live, celle-ci traverse une première épreuve plaquant son «frontman» Paul Di'Anno. Celui-ci fut donc poliment dirigé vers la porte par le fondateur Steve Harris. La Vierge serait-elle destinée à disparaitre dans la brume comme ses compatriotes de la NWOBHM du paragraphe ci-dessus?
Non pas vraiment, et au contraire car La Vierge avait déjà signé un pacte avec le Diable qui planifia un glorieux destin pour elle. De cette diabolique union, il en résulta un nouveau-né: The Number Of The Beast, le troisième opus de la jeune bande à Harris.
Et ce fut le début d'une nouvelle ère... l'Ère de La Bête.
Mais passons à la raison de cette chronique: l'album. Commençons tout de suite par le superficiel et attardons-nous sur la pochette. Oui oui, je sais, c'est la musique qui compte mais il nous est quand même impossible de ne pas remarquer une illustration aussi... disons... infernal et endiablé! En Angleterre, aucun problème, mais dans un pays comme les États-Unis, ce fut suffisant pour que le groupe soit injustement qualifié de sataniste par des organisations religieuses et des simples d'esprit. N'empêche que le «cover» d'album reste à ce jour une des créations les plus détaillées et magnifiques de l'artiste Derek Riggs, qui sera l'illustrateur exclusif du groupe jusqu'au début de la décennie 90.
La musique elle? Quand même relativement facile à décrire. À chaque pièce se trouve un «killer riff», deux solos flamboyant par toune, la batterie de Clive Burr percute au max, de mémorables refrains avec le chant dorénavant célèbre de l'escrimeur Dickinson et sans oublier, galopant d'accord en accord, la basse légendaire de Sir Steve Harris. Et pour la deuxième fois, la production est de Martin Birch (ayant déjà bossé avec Deep Purple et Black Sabbath).
La Bête est maintenant déchainée...
Les chansons sont très différentes les unes des autres. On débute avec la très énergique Invaders et Children Of The Damned (inspirée du film du même nom) suit avec une superbe mélodie et monte tellement en puissance, qu'elle se terminera avec une finale comme seul Maiden sait en faire. The Prisoner elle, est un hommage à la série télé anglaise du même nom. Commençant avec un extrait de la présentation du début de l'émission, elle se veut être plus «enjouée». Pour terminer la première moitié du disque vient 22 Acacia Avenue. Écrite en plusieurs différentes parties, très créative est la pièce, et le talent du quintette se déploie complètement.
La chanson éponyme quant à elle, commence par une intro cultissime suivie d'un cri ahurissant du futur pilote d'avion. Elle sera depuis ce temps parmi les plus puissantes compos du groupe avec son refrain désormais mythique. En sixième position se trouve Run To The Hills qui a un «beat» galopant de basse et batterie, et un solo irréprochable (évidemment). Cette dernière est définitivement le tube de l'album et elle deviendra une des plus populaires de Maiden. Vient ensuite Gangland dont on a vraiment l'impression qu'elle aurait dû se trouver sur un des deux albums précédents. Néanmoins, elle sera la seule «toune» coécrite par celui qui maitrisait les baguettes à l'époque: Clive Burr. À noter que sur la version japonaise d'origine se trouve ici Total Eclipse qui sera réincorporé sur la réédition du disque en 1998 (bonne chose!). Ce morceau nous donne un bon indice sur la direction musicale que prendra La Vierge pour Pieces Of Mind, sa prochaine parution.
Et puis, pour clore ce chef-d'oeuvre, Hallowed Be Thy Name. Nous sommes là témoins d'un des plus grands titres du gang. Sans véritable refrain et porté par une introduction jouée par Dave Murray, le guitariste réussit à faire apparaitre une ambiance très sombre. Hallowed se transformera ensuite en un hymne du heavy metal avec un chant doublant merveilleusement la musique, pour en arriver à une finale heuuu... apocalyptique? (l'adjectif est exagéré, mais c'est pour que ça «fit» avec la pochette bon!).
... et La Vierge sera maintenant glorifiée!
Eh oui! Il s'agissait d'une union avec cette sale Bête pour qu'apparaissent soudainement des millions d'adorateurs qui se mettront à vénérer La Vièrge de Fer. En ce qui concerne ce classique (qui s'est vendu mondialement à 8 millions d'exemplaires), je ne serai pas plus explicite pour tout de même, vous laisser le plaisir d'en découvrir les détails.
Je terminerai en disant simplement à tous les morveux qui se la jouent «expert» prétendant connaître l'histoire du metal (j'en rencontre partout...) et qui ne connaissent même pas ce monument du heavy: sortez la tête de votre poubelle ou bouclez là pour de bon! Car ON NE PEUT passer à côté de celui-ci pour comprendre l'essence même du heavy metal.
Mais non voyons... ne prenez pas ça de travers. Faites juste l'écouter... et continuez à jaser!