The Oath of Black Blood par Cam Tormentör
Formé en 1989 en Finlande par Marko Laiho, BEHERIT, après avoir sortit plusieurs démo ainsi qu'un EP, et s'être fait une réputation certaine dans l'underground de par ses performances scéniques, le petit label Turbo Music décide de leur produire un album. Ne disposant qu'alors guère plus de 100$ pour enregistrer, le groupe décide de dépenser cette vulgaire somme dans la drogue et l'alcool. A l'annonce de cette nouvelle, le Turbo Music, alors furieux, décide de sortir -sans l'autorisation préalable du groupe- un Full Length qui n'est en réalité qu'une compilation des démos Demonomancy et Drawn of Satan's Millenium. Cependant cette compilation est bel et bien considérée comme le premier album de BEHERIT, et comme l'accès au titre de groupe légendaire de la scène black de l'époque.
Adeptes de la technique; tracez votre route. Doté d'une bestialité et d'une agressivité sans limite pour l'époque, la simplicité et la prod raw font de The Oath Of Black Blood un album sans concession. L'ambiance macabre et les hurlements morbides sont ici au rendez-vous; la simplicité des morceaux mêlée à cette ambiance malsaine et bestiale a un rendu terriblement efficace, et réellement bestiale. Les paroles sont quant à elles... indéchiffrables: la voix compilant les grognements et hurlements. Cependant, il n'est pas difficile de deviner -au vu des titres- que les textes sont à propos du blasphème et du satanisme orthodoxe (les titres Goat Worship et Dawn Of Satan's Millennium parlent d'eux-même). De plus, les influences de BATHORY (période The Return...) sont une évidence sur cet album; il suffit d'écouter des pistes comme Hail Sathanas et Beast Of Damnation pour s'en rendre compte.
La prod quant à elle est en parfaite adéquation avec l'esprit de l'album. Je dirais même qu'elle contribue en très grande partie à fixer cette ambiance dérangeante et maléfique. Comme vous l'aurez devinés, il s'agit ici d'une prod raw, mais toutefois, bien loin d'être inaudible. L'aura dérangeante de la galette a même été accrus en améliorant la prod des démos compilées.
Longtemps considéré par le groupe comme étant un bootleg, The Oath Of Black Blood a pourtant réellement contribué à alimenter la flamme de la scène black metal (est-il utile de mentionner tous les groupes de la seconde vague influencés par BEHERIT?). Preuve de plus qu'il ne suffit pas d'être un virtuose pour entrer dans la légende, bien loin de là. De par cette sincérité et cette simplicité, BEHERIT a définitivement laissé son empreinte dans la scène black metal. Créant ainsi une oeuvre unique pour l'époque, et laissant deviner (avec ses collègues canadiens de BLASPHEMY) une future frange bestiale et sans pitié.
9/10
-Defloratör