Nulle discographie n'est aussi passionante que celle du trop mal connu Talk Talk et pourtant nulle ne commence aussi mal. Sur une discographie de seulement 5 albums, en voici un très mauvais..immense gachis.
Car Talk Talk est le groupe crescendo par excellence, et ça va de soit, pour arriver au sommet il faut partir d'en bas. En bas, c'est le bien nommé The Party's Over. Le groupe est alors comparé aux nouveaux romantiques tels que Duran Duran (observez qu'il y a le même doublé dans leurs horribles noms de groupe), mais je ne suis pas d'accord. Duran Duran ne mise pas sur l'émotion, TT oui, et les deux sont desservi par un son typique de ce début des années 80, coulant leurs albums sur place et à jamais, irrécupérable. Tout commence avec l'éponyme Talk Talk, on est effectivement très proche de DD, l'émotion n'est pas là et le titre n'a pas vraiment d'intérêts à sauver. It's So Serious est la baladounette pop typique de l'époque, aux mélodies mièvrement synthétiques et dansantes, et il faudra attendre Today pour s'appercevoir cette mélancolie si emblématique. Car bien qu'elle soit parfaitement New Wave, les arrangements mettent à l'honneur la tristesse de la voix de Mark Hollis, le grand chef (qui n'écrit sur cet album qu'une bonne moitié des titres, et pas les meilleurs...étrange non?). Le titre The Party's Over est lui aussi assez coulant et ne souffre pas trop de ce son de m****. Les choeurs (synthétiques bien sûr) sur le refrain mettent en avant le tragique à la Hollis et on espère une suite du même acabit...Et puis plouf! Hate et son "Oh-Oh-Oh...Oh-Oh" nous hérissent le poil tellement c'est laid et ridicule, surtout dans un morceau qui se veut plus méchant que le reste. Have You Heard The News nous montre du bon ET du mauvais mais s'en sort plutôt bien sur le long terme, grâce à son break et sa fin, tristes et pleurnichards. Et puis histoire de tout gacher, TT décide de coller une bouse juste après avec une intro extrêmement similaire! Mirror Man est donc un morceau horrible made in Hollis à 100% (oui c'est ahurissant), avec encore des geignements en refrain, c'est un supplice, même le son est encore plus mauvais, alors ne faisons pas mal plus longtemps à nos esgourdes et écoutons...Another Word. Another Word est trompeur : d'abord, un démarrage sans intérêt sur un rythme ridicule, puis un couplet à la mélodie assez jolie pour rectifier le tir et puis...PAF! Gros refrain affreux et synthés kitschissimes! Mais Talk Talk montre un peu d'intelligence et comme dernière mièvrerie nous livre un Candy plutôt réjouissant car efficace et pas forcément carricaturable... On apperçoit même les prémices du morceau Renée, sur l'album suivant.
Talk Talk en 1982 : on ne donnerait pas cher de leur peau.
+le côté tragique de TT naît ici
+quelques bons moments qu'on a plaisir à retrouver malgré la puanteur ambiante
-un album bétonné dans les 80's
-des refrains à la Duran Duran hideusement ridicules
-le look qui va avec