Loin d'être un "Blueprint" mais quand même un bon album.
Le but de Nicki Minaj avec "The Pinkprint" était de revenir à ses racines hip-hop et délivrer un album qui serait un standard pour des artistes de rap féminines tout en étant très personnel, à la façon de "The Blueprint" (2001) de JAY Z, un classique du hip-hop US. Si la rappeuse revient effectivement très bien à ses sources mélangeant hip-hop et R&B, alternant rap énergique et chant (plus réussit que sur l'effroyable "Pink Friday : Roman Reloaded") à la Lauryn Hill, elle n'abandonne pas forcément la pop rassemblant des morceaux urbains taillés pour les radios ("Anaconda", "Trini Dem Girls"), des collaborations desquelles on attendait beaucoup plus (Beyoncé sur le passable "Feeling Myself", Ariana Grande sur le faussement sensuel "Get On Your Knees") et même un titre à la David Guetta qui n'a franchement rien à faire sur un disque de hip-hop ("The Night Is Still Young"). "The Pinkprint" se compose de 16 pistes (22 pour la version deluxe) et débarrassé de certains efforts pop inutile, il aurait pu être un excellent album de hip-hop car lorsque Nicki Minaj s'ouvre sur sa vie personnelle sur des beats accrocheurs et des productions plus épurées que d'habitude, la rappeuse brille vraiment par son honnêteté (le très beau "All Things Go" qui ouvre l'album en est la preuve). "The Pinkprint" contient de très beaux moments de hip-hop : le flow à la B.I.G. sur "Four Door Aventador" (au beat incroyable), les collaborations de haut niveaux sur "Only" ou "Truffle Butter", les confessions énervées sur "Favorite" ou l'excellent "The Crying Game" et l'influence R&B à la Drake sur "I Lied" ou "Pills N Potions" (probablement la plus belle chanson de l'album). Tout cela montre une chose sûre, c'est que Nicki Minaj ne sait pas où se trouve sa force, car sur les 16 ou 22 morceaux de "The Pinkprint" (tout dépend de l'édition), seulement 11 morceaux sont très forts pour 11 autres plus ou moins divertissants mais tous relativement passables. Et si l'artiste américaine voulait vraiment s'inspirer du "Blueprint" de JAY Z, elle aurait remarqué qu'une dizaine de morceaux suffisent pour fournir un bon album, honnête et musicalement fort.