Les Stones démarrent fort
Tout commence un jour d’octobre 1960, deux amis d’enfance qui s’étaient un peu éloignés se croisent par hasard sur le quai de la gare de Dartford. Intrigué par les disques que Mick transporte avec lui dont « Best of Muddy Waters », Keith décide d’aller à sa rencontre et de fil en aiguille et grâce à une connaissance commune Dick Taylor, ils joueront ensemble dans le groupe « Little Boy Blue & the Blue Boys ». Les deux amis plus Dick Taylor rencontrent un peu plus tard Brian Jones au sein du groupe « Blues Incorporated ». Ce dernier monte son groupe qu’il appela « Rolling Stones » d’après le titre « Rollin’ Stone » de Muddy Waters que rejoignent assez vite Mick, Keith et Dick et où Ian Stewart était déjà présent (pianiste qui suivra les Stones jusqu’à sa mort au milieu des années 1980). Puis Dick parti former les Pretty Things, Tony Chapman, le premier batteur, leur présente Bill Wyman pour s’installer à la basse, puis Charlie Watts vient compléter le groupe en remplaçant Chapman. Suivra quelques concerts, deux singles, une réputation de mauvais garçon acquise (grâce à leur manager Andrew Loog Oldham qui les opposa assez vite au Beatles) et un album.
Et c’est en avril 1964 qu’il sortira sous le nom de « The Rolling Stones » au Royaume-Unis. Il sorti un mois plus tard aux USA sous le nom de « England’s Newest Hit Makers » avec comme unique différence le remplacement de « I Just want to make love to you » par « Not Fade Away ». C’est ici une critique de la version Britannique.
Et dans ce premier album, on retrouve l’essence des Rolling Stones et leurs vraies racines, du blues, du rythm’ & blues et du rock’n roll. Ils jouent avec une basse, deux guitares une batterie et parfois un piano (ainsi que de l’harmonica ou des maracas sur certaines chansons, l’influence de Brian Jones commence à se faire ressentir). On ressent l’urgence de cet album enregistré en cinq jours.
Les Stones composaient très peu à leur début et jouait surtout des reprises américaines (Chuck Berry, Bo Diddley, Muddy Waters…). Sur les douze titres de ce premier album, il n’y a que trois chansons originales, « Tell Me » (que Scorsese, grand fan des Stones, reprendra dans l’une des premières scènes d’un de ses premiers films Mean Street : http://www.youtube.com/watch?v=srphI34omF4) ainsi que deux autres crédités sous le nom de Nanker Phelge : « Little by Little » et « Now I’ve got a Witness ». Ce sont d’ailleurs des titres, sans être mauvais bien au contraire, plutôt anecdotique vis-à-vis du reste de l’album.
A côté de ces trois titres, les stones jouent ce qu’ils adorent depuis toujours, ils subliment Chuck Berry avec une excellente version de « Carol », idem avec les blues « I’m a King Bee » (où le bottleneck de Brian Jones, technique qu’il apporta dans le rock anglais, fait merveille) et « I Just want to Make Love to You », respectivement de James Moore et Willie Dixon. Tout le reste de l’album est sensiblement du même niveau sans qu’il y ait de titres faibles.
D’excellents début pour la troupe à Brian Jones, ils jouent des titres qu’ils connaissent par cœur pour les avoir joué sur scène avant et nous livre un condensé urgent et brut de leurs racines où se côtoient blues, rock’n roll, Chuck Berry ou Muddy Waters.
Ma sélection :
Route 66 : http://www.youtube.com/watch?v=61kziQ3aUws
I Just Want to Make Love to You : http://www.youtube.com/watch?v=VwgCnwTDY5k
I’m a King Bee : http://www.youtube.com/watch?v=JcFKmMdbCss
Carol : http://www.youtube.com/watch?v=QrlCrtykxrE
Walking the Dog : http://www.youtube.com/watch?v=PK3JpukJ0u0