"My name is... What ?" : lorsque Marshall devient Eminem, en gros un album parfait

Après un premier album passé inaperçu puis un Slim shady EP peu remarqué, Eminem continue sa vie de malheur et de rappeur de battles du quotidien. Mais cette fois il est découvert quelques années plus tôt par Dr Dre et Jimmy Iovine, qui voit bien que le petit blanc de Detroit est tout simplement un des rappeurs les plus prometteurs de sa génération, et qui a un énorme potentiel.
Dr Dre et Eminem suivi de leurs équipes sortent alors l'album The Slim Shady LP, petit bijou d'autodérision, de rap hardcore, et d'une bonne dose d'ironie et assez déjanté pour un mélange aussi fabuleux que détonnant. Avec ce second album, Eminem paufine sa technique et on sent qu'il s'est énormément amélioré au contact de Dr Dre et des équipes californiennes ; bien sûr, ce n'est pas encore un Eminem au sommet mais le flow, découpé, saccadé, tout en rythmant parfaitement les beats, aussi hilarant, déjanté, que sombre voire même dépressif, est déjà unique et est tout simplement renversant.
C'est bien simple, ce Slim Shady dit tout haut et n'importe quoi, et en plus le fait avec une rage de la rue absolument extrême, ce qui lui permet de cracher sur tout le monde. Sa mère, sa situation de redneck perdu à Detroit, la production musicale, sa relation avec les femmes...
Les beats sont géniaux, la production est tout simplement exceptionnelle (Dr Dre et ses acolytes a encore fait un travail gigantesque), les samples parfaits pour des morceaux légendaires, de Rock Bottom à My Name Is tout en continuant à délivrer des couplets à couper le souffle.

Marshall devient Eminem avec un album d'anthologie qui s'écoulera à des millions d'exemplaires, choquera l'Amérique puritaine, et adoube Eminem comme le meilleur rappeur de sa génération, mais aussi le début d'une incroyable Eminem- mania qui va tout déchaîner à l'oréé des années 2000...
Culte, indépassable, aussi hilarant que dérangeant, ce bijou mettra la carrière d'Eminem et de Dr Dre en orbite, et les propulsera dans une gloire et une folie démentielle dans les années 2000, et par ailleurs fera rapidement d'Interscope le label le plus en vue des US.