Ce que l'on était en droit de craindre, alors que Elbow était au sommet de sa puissance créatrice avec "Build A Rocket, Boys" s'est donc tragiquement matérialisé avec ce "Take Off and Landing of Everything" profondément ennuyeux, et, cela m'en coûte de l'avouer, radicalement insignifiant. Il n'y a pas de seconde chance dans la vie d'un "rocker adulte", pourrait on dire le plus sérieusement du monde : une fois tarie l'inspiration vertigineuse qui faisait décoller les albums précédents du groupe, et une fois passés les trois ou quatre premiers morceaux de "The Take Off...", qui reprennent la formule gagnante du groupe et entretiennent un temps l'illusion que toute inspiration n'est pas tarie, il ne nous reste plus qu'un groupe de quadras vaguement besogneux, à la technique impeccable, mais à la musique complètement creuse, sans aucune pertinence par rapport à nos vies, nos doutes, nos questions, nos angoisses, nos désirs en 2014 : soit l'inverse absolu de ce qui a fait que le Rock avait forcément besoin d'exister un jour. Et ne croyez pas que cela ne me brise pas le coeur de devoir écrire ça à propos de quelqu'un comme Guy Garvey ! [Critique écrite en 2014]