Chaque album d'Ayreon et à fortiori, d'Arjen, est une pure petite merveille, chacun nous amenant dans un univers distinct et complexe et nous faisant passer par une série d'émotions éclectiques et de passages musicaux épiques, jouant sur une tonne d'instruments et de chanteurs différents, tant et si bien que leurs albums ne sont simplement pas reproduits en live.
Ceci dit, dans le dernier album, le pourtant magnifique 01101011 (vous m'excuserez s'il manque des 0 ou des 1, le binaire je kiffe pas trop ça, et la flemme du slip d'aller chercher le nom correct), l'on commençait à ressentir une impression de déjà-vu. En effet, chaque album d'Ayreon est, comme je l'ai dit, une petite merveille, mais au final on commence à connaître l'agayon (ça c'est du wallon, ça veut dire "le garçon", ouais je me suis dit tant qu'à faire, autant vous apprendre des mots wallons, Wallonie rpz) et les arrangements musicaux finissent par être les mêmes, le style "double album de ouf de plus de 1h40" finit par ne plus nous impressioner.
Et pourtant, ici, Arjen se renouvelle, mais genre à donf, quoi. Du pur bonheur.
L'album se construit en quatre parties, tels quatre arcs narratifs, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est plus long à apprécier que les autres. Le concept du "un(e) chanteur(euse) = un personnage", Arjen nous l'avait déjà sorti dans d'autres albums, mais jamais il n'avait été aussi bien utilisé que dans celui-ci. On en vient à tenir fébrilement les paroles devant nous et à suivre l'histoire de ce génie qui se retrouve drogué par son père, et à sursauter devant le rebondissement final. (en passant, l'artwork dans le livret, ainsi que la présentation globale de la pochette, sont vraiment magnifiques - comme la plupart de celles d'Ayreon, d'ailleurs)
Une expérience à part, donc, comme le titre le dit si bien (parce que ouais, c'est dingue, c'est moi qui l'ai écrit ce titre, WAAAAH) car plus qu'un album, on a presque l'impression de lire un livre, ou carrément de matter une pièce de théâtre, au choix. L'histoire est tout de même foutrement bien fichue par notre Arjen adoré, et accompagnée de la meilleure façon par les instruments toujours aussi variés et les chanteurs d'exception.
Il est ceci dit plus difficile d'accès, et j'avoue ne pas avoir accroché au début à ce fatras de 42 (coïncidence ? Je ne pense pas) petites musiques de jamais plus de 4 minutes (mais au final, ça se joue comme si on avait 4 musiques d'environ 25 minutes), je trouvais ça répétitif et redondant. Mais c'est vraiment au fil des écoutes que l'on découvre le potentiel épic qu'à cet album, et qu'on finit par absolument tout adorer, chaque passage instrumental, chaque "bataille" de chanteurs, bref tout sur cet album est à savourer, à dévorer, puis à savourer de nouveau.
Un album hors du commun, une expérience à part, un des meilleurs albums de 2013 (difficile de le départager avec le nouveau Steven Wilson ceci dit), une merveille, un truc de guedin, une beauté, dromadaire. Et je le pense.