The Top
6.6
The Top

Album de The Cure (1984)

The same sharp pain wakes me in the dark

2 ans ont passé, 2 ans après la tempête, 2 ans après l'infernale bourrasque. Une bourrasque qui a duré 2 ans, d'ailleurs. De 1980 à 1982, The Cure a définitivement marqué le monde de la musique en sortant une trilogie d'albums tous plus désespérés et malsains les uns que les autres. Trois albums d'une puissance telle que le leader du groupe, Robert Smith, pensait sérieusement au suicide tant cette noirceur lui pesait. C'est dans cet état d'esprit qu'il composera (avec ses comparses, il ne faut pas les oublier) Pornography, dernier disque de ladite trilogie, sommet absolu de noirceur et de malaise. Après une tournée plus qu'agitée (fatigue permanente, usage de drogues, bagarres physiques entre les membres du groupe), le groupe décide de s'arrêter totalement, et notre leader favori part se reposer chez ses parents.


En 1984, The Top pointe le bout de son nez, et on ne sait pas trop à quoi s'attendre : nouvel album dépressif et tourmenté ? Renouveau musical ? Robert Smith est crédité à la composition et à l'écriture de tous les morceaux sans exception, et, à juste titre, a toujours considéré que The Top était en quelque sorte l'album solo qu'il n'a jamais sorti. Il jouera également l'homme-orchestre sur le disque suivant, The Head on the Door. The Top marque un tournant dans la musique du groupe. Certes, on retrouve des morceaux plus ou moins désenchantés ("Wailing Wall", "The Top"), mais l'ensemble reste totalement lointain de Seventeen Seconds et consorts. La première chose qui surprend ici, c'est la variété impressionnante des ambiances proposées. Musique orientale sur "Wailing Wall", morceau pop mêlé à des dissonances diverses sur "The Caterpillar", délire psychédélico-bizarre sur "Shake Dog Shake" et son refrain aliénant, ou encore instrumentations du genre "musique de film porno" sur "Dressing Up", il y en a pour absolument tous les goûts.


La touche orientale/psychédélique semble pourtant dominer l'album et en être le point central. Suffit de regarder les titres des morceaux : "Shake Dog Shake", "Give Me It", "Bananafishbones", etc ... Robert Smith essaye différents trucs et il veut que ça s'entende. Il a réussi, on assiste à une espèce de patchwork original de plein de trucs vieux et nouveaux, plein d'influences, un peu comme si le compositeur essayait de faire sortir de sa tête plein de trucs qui étaient restés là depuis des années, à dormir tranquillement pendant que Mr. Smith mettait ses heures les plus sombres en musique. Vous voyez à peu près le bazar ? Maintenant, mélangez tous ces éléments musicaux tellement variés. Vous avez une idée approximative du résultat.


On ne s'ennuie pas une seconde, mais les premières écoutes sont plutôt déconcertantes, la musique partant vraiment dans tous les sens. Avec le temps, on apprécie mieux cette oeuvre oubliée des Cure, qui, il faut le reconnaître, est inférieure à son petit frère, le très pop The Head on the Door qui est une sorte de continuité de The Top, comme si le groupe avait enfin trouvé sa place.

toothless
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le 25 oct. 2014

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le 25 oct. 2014

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