Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

The Waste Lands
6.6
The Waste Lands

Album de Venom (1992)

Un bloc d'agressivité compact et soudé dans sa cohérence

Dans les années 90 Venom n'était plus que l'ombre du phénomène qu'il avait été en terme de popularité dans les années 80, à cause d'une baisse dans la qualité musicale? Absolument pas! En l'espace de deux ans Venom a déjà publié deux de ses meilleurs disques à ce jour : l'excellent "Temples of Ice" en 1991, et "The Waste Lands" en 1992, c'est ce second disque qui va nous intéresser ici.


Avec la rétrospective des années sur la discographie de Venom, on ne peut que déplorer l'injustice dont Tony Dolan alias Demolition Man, remplaçant de Cronos a été victime, les "fans" s'étant peu à peu désintéressés de Venom à cause du retrait de Cronos, d'où la chute de popularité du groupe en ces années pourtant fructueuses artistiquement parlant. "Temples of Ice" était un excellent album avec de bonnes idées rafraîchissantes, des éléments plus mélodiques que par le passé, d'autres un peu plus brutaux par moments, mais une volonté d'innovation louable qui a été injustement ignorée. Et "The Waste Lands" se veut dans la même veine que "Temples of Ice", tout du moins au niveau de la qualité, et aussi au niveau de sa réception suffisamment inexistante pour décourager définitivement Demolition Man en lui faisant ainsi quitter le navire.


Dès les premiers instants du disque, on constate que Venom a bien l'intention de continuer à innover : place aux synthés. Le morceau d'ouverture "Cursed" est pour ainsi dire un des morceaux les plus recherchés parmi le répertoire du groupe, les synthés instaurant une ambiance bien particulière via une recherche sonore ambiante tout bonnement spectaculaire. Puis en milieu de morceau, le fond sonore brumeux nous plongeant dans l'ambiance des "Waste Lands" se rompt et une décharge électrique puissante et mélodique vient rappeler à l'auditeur que c'est bien à Venom qu'il a à faire. Toutefois, le chant n'est pas d'une agressivité très prononcée comparé à d'autres morceaux du disque, et le rythme de batterie n'est pas très rapide. Puis le morceau repart de plus belle dans un flot de synthés laissant à nouveau planer un climat nuageux et mystique avant de renchérir sur une dernière décharge d'adrénaline. La suite de l'album en revanche est bien plus conventionnelle et très caractéristique du talent de Venom à enchaîner des morceaux brutaux et brûlants d'efficacité, ainsi "I'm Paralysed" qui prend le relai est doté d'un riff bien speed et heavy extrêmement efficace.


De façon assez générale, très peu de morceaux sortent réellement du lot contrairement à "Temples of Ice" qui contenait sa poignée de gros classiques immédiats, ici l'album forme plus un bloc d'agressivité compact et soudé dans sa cohérence. Il y a tout de même "Need to Kill" pour s’élever un peu au dessus de la masse des autres titres en offrant un rythme rampant et saccadé suivi de chœurs scandant brutalement "NEED TO KILL", et d'un changement de rythme constant alternant accalmies et solos mélodiques, avec déluges de furie matraqués par une batterie aussi primitive que rapide. Dans une veine plus progressive "Crucified" sort également du lot, en étant agrémenté de solos mélodiques continuels et d'un rythme davantage soutenu. Quant au morceau de conclusion, "Clarisse", il est dans la continuité de "Cursed" en terme de structure : ambiance mystérieuse et fond sonore calme, explosion d'agressivité, puis retour au calme plat. En fait, on peut diviser cet album en deux catégories de morceaux : les morceaux typiquement hargneux et efficaces propres à Venom ("Riddle of Steel", "Kissing the Beast", "Wolverine"...) et les morceaux davantage sophistiqués et recherchés dans leurs compositions ("Cursed", "Need to Kill", "Crucified", "Clarisse").


Par sa production claire et nerveuse très différente de ce que Venom faisait à ses débuts, ainsi que par ses morceaux puissants et parfois intelligemment construits, "The Waste Lands" se doit d'être réhabilité dans votre discothèque si vous êtes un minimum fan de Venom, ou simplement curieux...

Venomesque
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs albums de metal et Les meilleurs albums de Venom

Créée

le 1 juil. 2015

Critique lue 147 fois

Venomesque

Écrit par

Critique lue 147 fois

Du même critique

Memento Mori
Venomesque
10

Chapitre 15 ; "Memento Mori" ou souviens-toi que tu aimeras toujours ce groupe.

Après un "Spirit" bien accueilli par la critique mais accueilli de façon plus variée par les fans (en France en particulier) ce fût cinq longues années d'incertitude pour Depeche Mode. D'abord la...

le 4 avr. 2023

22 j'aime

23

Pink Flag
Venomesque
10

La critique consice...à l'image des morceaux du disque!

Parmi les groupes "punk" de la deuxième moitié des années 70 il y a les incontournables "Sex pistols", les plus commerciaux "Clash", et puis il y a les inconnus au bataillon...les groupes de punk un...

le 31 août 2015

16 j'aime

7

Spirit
Venomesque
8

DEPECHE MODE CHAPITRE 14 : "Spirit" ou l'esprit contestataire.

Le gros problème quand on est fan (mais genre "vraiment") d'un groupe c'est qu'on a parfois du mal à prendre du recul sur son oeuvre. Hors, Depeche Mode étant très probablement mon groupe préféré (à...

le 2 avr. 2017

13 j'aime

4