The Waves par G_Savoureux
Taillée pour figurer dans la bande son d'un road movie crépusculaire, The Wave impressionne par sa franchise : du début à la fin de l'album, la texture déroulée est la même, la direction choisie ne dévie pas à un seul instant.
Sans rien inventer de révolutionnaire, Tamaryn fait peu de choses différentes, mais le fait bien : un son pop/rock simple mais efficace où aucune composante ne semble vouloir prendre les devants et éclipser les autres. Les sons de guitares saturées en rythmique comme en nappe, les boucles, les voix soumises à l'écho et au reverb constants s'étirent et s'entremellent pour former un magma impressionniste de sensations qui emportent l'auditeur vers un ailleurs hypnotique.
Le son occupe l'espace et le temps comme une chaleur étouffante qui nous ferait oublier tout le reste.
Et pendant que notre esprit ressent les effets de l'apesanteur, The Waves nous transporte dans un monde lumineux, presque aveuglant.
On croirait presque voir et sentir une incarnation musicale du soleil, et on rêverait de pouvoir s'abandonner dans sa densité, dans son omniprésence, dans sa toute puissance.
Revenant de temps en temps à nous, on aimerait retourner dans ce rêve où, au volant d'une Lincoln Continental, on roulerait en direction du soleil sur une ligne droite déserte du Nevada. On pourrait alors tout oublier du passé, comme des obligations à venir pour ne plus vivre que la densité du vide présent, ne sachant plus dire si on cherchait à fuir ses démons obsédants ou si on se hâtait pour les retrouver.