"Them"
7.5
"Them"

Album de King Diamond (1988)

Si les albums concept sont l'un des formats récurrents du Rock progressif, on a tendance à oublier que le Metal et le Hard Rock ont aussi leur lot d'albums narratifs. L'un des meilleurs exemples du genre est celui de la carrière solo de King Diamond.

Pour ceux du fond qui ne suivent pas, King Diamond (de son vrai nom Kim Bendix Petersen), est un chanteur de Metal danois qui a d'abord fait ses preuves en tant que frontman du groupe Mercyful Fate. Après le troisième album du groupe, il se lance dans une carrière solo en parallèle, qui lui offrira un certain succès.

Them est le troisième disque du King, et comme ses prédécesseurs et successeurs, il raconte un récit horrifique.

C'est donc l'histoire de King, un petit garçon qui vit avec sa maman sa petite soeur dans la vieille maison de Amon. Un jour, sa grand-mère revient de l'hôpital psychiatrique, et elle parle au garçon des esprits de la maison : eux (Them). Va s'ensuivre un vrai cauchemar surnaturel dans lequel le garçon va tenter de protéger sa famille face aux esprits maléfiques et à sa grand-mère folle. Au programme, des meurtres en famille, de la folie, et des rituels surnaturels à base de thé.

Une histoire digne d'un film d'horreur, qui a même été partiellement mise en images avec le super clip de la chanson Welcome Home. Une chouette vidéo qui est certes noyée sous les clichés des clips de Metal, mais qui propose une certaine originalité dans sa mise en scène et son montage.

À première vue, on pourrait s'attendre à un énième album de Heavy Metal banal comme les années 80 en ont tant à offrir, mais non ! Comme je l'ai dis, les albums de King Diamond reposent surtout sur des histoires, de la narration. Et donc pas d'hymne de stade, ou de chansons sur la gloire de beaux guerriers musclés. Non, c'est plutôt les maisons hantées et les fantômes vengeurs qui sont à l'honneur ici.

Sur les deux albums d'avant on avait déjà des histoires d'enfant maudit et de bougies hantées, une vieille croulante en chaise roulante et des tasses qui volent, c'est devenu commun !

Comparé à d'autres groupes de la même époque, la musique est complexe. Je vais pas jusqu'à dire que c'est du Prog ou du Tech Death, mais il y a de grosses différences avec les autres albums de Heavy des années 80.

Les morceaux ne sont pas vraiment catchies ou entraînants, il y a de nombreux riffs, des breaks de guitare, sans parler des changements de personnages. Car oui, le King incarne les différents protagonistes de cette histoire avec ses impressionantes modulations de voix. Cris stridents, voix tordue et grognements, une palette qui créer une vraie immersion pour l'auditeur.

Si l'album a un véritable aspect de film d'horreur, c'est aussi grâce à son ambiance. Mis à part les traditionnelles guitares et percussions, d'autres instruments apportent une profondeur à la musique : claviers, piano, guitare sèche, et même des effets sonores sur les morceaux instrumentaux. Voilà, là maintenant j'ai l'impression d'être devant ma télé face à un vieux téléfilm qui fait peur !

Il n'y a pas à dire, le disque est riche et varié, on ne s'ennuie pas d'une minute à l'autre. Et si comme moi vous avez la version CD dans votre discothèque, vous pouvez profiter d'un titre bonus inédit qui rallonge un peu cette sombre histoire.

Pour conclure, je ne peux que vous inviter à écouter ou réécouter le début de la carrière solo de King Diamond, notamment les quatre premiers disques. C'est créatif, les compos déchirent et c'est idéal pour profiter d'un film d'épouvante en même temps qu'un album de Metal.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là, car Them a eu un successeur, et le jeune King n'en a pas fini avec ces histoires de fantôme et de vieux manoir...


Top 3 : Tea, The Invisible Guests et Welcome Home

Arthur-Dunwich
8
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le 9 févr. 2023

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Arthur Dunwich

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