Il y a chez Homme, Grohl et JPJones une vraie joie d'avoir trouvé la formule de Them Crooked Vultures, et leur exubérance transpire littéralement de chacun des morceaux - la plupart imposants - de ce premier disque qui frôle régulièrement la monstruosité pure. Bien sûr, Homme semble avoir abandonné pour un temps son sens des gimmicks pop accrocheurs, Grohl paraît cantonné dans un rôle de session man brillantissime, et Jones a tiré le groupe vers un blues rock impérial mais plus conventionnel que le punk rock qui avait engendré Nirvana et QOTSA. Bien sûr, il y a caché quelque part dans cet album un vrai chef d'œuvre potentiel de Métal (avec un peu moins de chansons, et des morceaux un peu plus courts): on peut le regretter, mais on a aussi le droit de préférer l'imperfection de cette construction labyrinthique, souvent profondément abstraite, voire conceptuelle, parfois aussi épuisante qu'excitante pour l'auditeur. [Critique écrite en 2009]