En somme : Jethro Tull est composé de très bons musiciens (c'est du prog après tout) qui ont une idée intéressante (ce qui ne veut pas dire bonne) : une seule chanson, divisée entre les deux faces de l'album, l'adaptation musicale d'un poème fictif écrit par un enfant fictif.
Mais à mon sens : l'idée est intéressante, mais mauvaise. Les thèmes qui reviennent ne sont pas assez formidables pour maintenir l'attention, et avec son élocution de ménestrel, je trouve que Ian Anderson ne parvient pas à leur conserver l'aspect prophétique, mystique qu'ils sont a priori supposés avoir.
Et l'obligation de remplir les deux faces oblige à des cavalcades flûtes/guitares/claviers qui, au fur et à mesure, deviennent rébarbatives.
Les beaux instants de lumière de ce disque ne servent qu'à me rappeler que le reste ne me satisfait pas assez.
L'arrivée des cordes à la fin de la face B est somptueuse (que ne sont-elles arrivées plus tôt !), certaines des progressions sont très habiles, et vers le milieu de la face A, la flûte se lâche à un moment (et on se demande pourquoi ça n'est pas comme ça plus souvent).
Gros plus toutefois : la pochette est somptueuse, somptueusement réalisée. ça me fait mettre un point de plus. En attendant Ian Anderson, je reviendrai voir si ce n'était qu'une impression temporaire plus tard !