Après leurs quatre premiers EP sortis entre 2012 et 2014, c'est en 2015 que Vulfpeck décida finalement de produire son premier album, Thrill of the Arts, étant la suite parfaite de ces quatre premiers EPs, une célébration et réelle réussite pour leur musique. Cette réussite, elle a également été démontrée quand Vulfpeck fût invité sur le plateau du The Late Show with Stephen Colbert le jour de la sortie de l'album pour y jouer un morceau, 1612, ne figurant alors pas sur l'album.
Cette représentation a démontré un tournant majeur dans leur carrière, qui est en quelque sorte, assez remarquablement montré pendant la performance en elle-même: quand Stephen Colbert présente Vulfpeck, les spectateurs hésitent presque à applaudir, ne connaissant rien de ce groupe qui alors était complètement inconnu. Mais après l'une des meilleures performances live qu'ils aient donné, ils sont acclamés par le public par un tonnerre d'applaudissements; ils l'avaient fait: Vulfpeck avait obtenu sa première approbation par un public mainstream.
Grâce à ce petit concert, le groupe a obtenu un auditora bien plus vaste et hétérogène, il y a réellement eu un avant et un après le Colbert Show pour Vulfpeck, si bien qu'à peine trois ans après cette performance, Vulfpeck était passé d'un invité complètement méconnu d'un late show au premier groupe indépendant ayant rempli entièrement le Madison Square Garden de New York.
L'album en lui-même est tout ce qu'est le Vulfpeck de l'époque, de la funk minimaliste qui commence à doucement se redécouvrir et à prendre plus d'assurance. "Funky Duck", un morceau venant sans aucun doute de l'esprit créatif très questionnable de Jack Stratton, sur un canard en plastique avec des lunettes de soleil. Game Winner, magnifique chanson d'amour chantée par Charles Jones et écrite par Joey Dosik, grand fan de basket, qui compare alors le dernier tir décisif d'un match à la confiance dans une relation amoureuse. Christmas in L.A., un morceau de Noël, mais au soleil, qui est depuis devenu un classique des concerts et la chanson signature de Theo Katzman. Smile Meditation, un morceau pouvant clairement figurer dans Animal Crossing, et finalement, Back Pocket. Back Pocket, c'est sans doute tout ce que Vulfpeck a fait de mieux, rares sont les morceaux comme ceux-là, et il est considéré par la communauté comme le meilleur morceau du groupe, et c'est également leur morceau le plus écouté, avec 80 millions de streams sur Spotify. Une rythmique minimaliste qui enchante les tympans, les voix de Theo Katzman et Christine Hucal en synchronie parfaite, la mélodie en elle-même, et le message derrière, qui montre réellement ce qu'est Vulfpeck, dans le fond des choses. Back Pocket raconte simplement la petite histoire d'amour entre deux écoliers, échangeant des mots à la récré, qu'on met dans sa poche pour lire plus tard, ne sachant pas réellement comment s'y prendre à cause de la timidité. Quand on écoute Back Pocket, on a réellement l'impression que c'est de la musique pour enfant, tout comme les quelques morceaux que Ringo Starr a écrit pour les Beatles, racontant des histoires simples mais touchantes, courtes mais restant éternellement dans nos oreilles. Et c'est ça Vulfpeck, des morceaux certes semblant simples dans nos oreilles au point où on la considère comme de la musique pour enfant, mais avec une telle maîtrise, une telle humilité dans ce qu'ils offrent avec leur musique, alors que derrière, il y a certains des meilleurs musiciens sur la planète.
Le premier morceau de l'album le dit simplement, "Welcome to Vulf Records". Cet album, c'est Vulfpeck, c'est l'accroche totale, c'est une invitation à écouter quelque chose de simple mais différent; une invitation à partager, l'histoire de 32 minutes, un moment dans leur univers, même si on décide de partir à la fin; une invitation, tout simplement, à ressentir le frisson artistique que les membres du groupes ont ressenti en créant cet incroyable, magnifique album.