Je ne sais pas très bien moi-même pourquoi j'ai mis 8 ... Peut être parce que je suis fan de Cypress Hill ? Que leurs pires morceaux me fait toujours un effet bizarre ? Que pour moi, dans un dictionnaire, à "Rap" on devrait marquer "voir Cypress Hill" ? Bref, que clairement Cypress Hill m'a fait (re)découvrir le rap comme aucun artiste de cet univers. Le quatuor nous offre ici sa septième galette et certainement celle que j'ai le plus entendu parmi l'ensemble de leur discographie.
Et là je dois me permettre de vous raconter un peu ma vie. En effet, cet album m'a particulièrement marqué, dans mes souvenirs c'était le meilleur du groupe. Du coup, il y a quelques jours, je me le réécoute et là, énorme déception, comme si on avait volé mon âme. J'avais l'impression que je me trompais d'album tant ma déception fut grande. Je me décidais de faire une petite cure et de revenir quelques jours plus tard vers cet album après avoir fait un petit passage rock et métal dans ma discographie. Il faut dire qu'en effet, j'avais justement beaucoup écouté de Cypress Hill avant, peut être saturais-je ?
Probablement que je ne le saurais pas, mais en réécoutant de nouveau Till Death Do Us Part, j'ai été des plus agréablement surpris. Découvrant des pépites là où je ne pensais pas. Les morceaux que je n'avais pas aimé m'avaient caché la beauté des autres. J'ai donc pu redécouvrir la beauté de Cypress Hill, et là c'est un plaisir rare. Une redécouverte. Plaisir subtil dont je me suis délecté.

Voulant s'éloigner des sons rock de Stoned Raiders et Skull&Bones (que je trouvais pas forcément très bien réalisés), le groupe revient vers sa base. Un mélange de hip-hop et musique cubaine, le tout saupoudré par du reggae. On regrettera peut être l'absence trop évidente de tendance rock par moment, qui était pourtant une des pierres angulaires du groupe. Cependant, ça n'empêche pas d'apprécier ce retour au source, évident dès le début de Another Body Drops, violente attraction vers le rap made in Cypress Hill : c'est à dire de la qualité.
Agressif à souhait mais surtout parfaitement bien amené, avec une instru direct et percussif qui soutient le flow toujours aussi efficace de B-Real et Sen Dog. Le problème pour moi est qu'après cette puissance on s'attend à des morceaux d'exception, or Till Death Comes sonne comme du réchauffé qui fait clairement chuté la tension.
Heureusement Latin Thugs nous amène immédiatement dans les quartiers cubains avec des rythmiques envoutantes et séduisantes. On remonte le level avec ce passage. Il faut dire que Tego Calderon apporte un beau soutient. Sa présence aide à développer le morceau. Dans le même temps l'instrumental est toujours aussi bonne, il faut dire qu'Eric Bobo développe clairement sa place dans le groupe avec ce genre de morceau.
Globalement tous les featuring apportent de petites perles. Au nombre de seulement 4 sur les 16 pistes de l'album, ils ajoutent cependant une véritable couleur au son de l'album. Ganja Bus ainsi ne souffre pas de la présence de Damian Marley. Digne successeur de son père on se retrouve avec une ambiance reggae très moderne. Ce petit morceau permettra à Cypress Hill de se mettre tous les amateurs de reggae dans la poche sans pour autant perdre de vue le fait qu'ils soient avant tout des rappeurs. Là encore le refrain a cet aspect envoutant, dansant même. Cypress Hill nous ferait ils danser ?
Ce n'est pas What's your Number ? qui va nous contredire. Sampling de The Guns of Brixton des Clash, on a aussi le droit à un morceau très commercial et en même temps très dansant. Après 7 albums, n'a-t-on pas le droit de se laisser à un peu de commercial ? Un peu si quand même. Petit moment d'extase au milieu de l'album, c'est là une des pistes les plus réussie de l'album. Et même de l'ensemble de la discographie tant ce morceau respire la fête et la détente, l'ambiance reggae des Clash confortant l'envie de reggae des Cypress Hill.
Last Laugh est le featuring du rock, avec en invité Twin et Prodigy. Sans être mauvais ni bon, ce morceau est honnête, avec un style un peu lourd, sombre et glauque comme Cypress Hill le fait bien souvent. On reconnait les créations sonores de Trent Reznor, toujours aussi unique. Sans être loupé, il s'agit probablement du featuring de l'album qui a le moins d'intérêt.

Et le reste de l'album vous allez me dire ? C'est vrais que là j'ai déjà mentionné 6 pistes sur 16. Il faut déjà préciser que DJ Muggs c'est fait plaisir avec 3 pistes musicales, très courtes mais très sympathique. Bong Hit, Number Seven et Eulogy sont trois petites bombes. Le dernier est une bonne façon de terminer l'album avec un côté très déstabilisant, proche de la noirceur du groupe. Le premier est plutôt dans le minimaliste. Sa simplicité laisse rêveur et donne bien envie de sampler ce passage pour le retravailler. Quant à Number Seven, ce sont 50 secondes de pur plaisir sombre, glauque au possible et totalement géniales !
Vous allez me dire que je ne fais que souligner que c'est génial. Vous aurez noté qu'en réalité c'est plutôt en faisant attention. En effet, les transitions ne sont pas forcément les moments où on se concentre le plus et les changements d'ambiance sont assez brutaux, on peut ne pas s'en remettre. De plus, l'album contient quelques morceaux bien ratés, Till Death Comes n'est pas le seul. Je veux parler de morceaux mous, réchauffés, comme mal amené, en-dessous de ce qu'ils auraient pu être. Never Know fait parti de ceux là, la guitare électrique ne suffisant pas à sauver ce qui est insauvable. One Last Cigarette m'a fait le même effet. Un peu comme Till Death Do Us Part, le morceau éponyme qui est malheureusement une façon plutôt loupée de finir l'album (dernier morceau donc avant Eulogy).
A côté de ça, on a quelques morceaux sympas mais sans plus, qui sont donc agréable à écouter et même à fredonner sans être les plus gros titres du groupe. On peut citer Street War, Busted in the Hood ou encore Money. A l'écoute on les apprécie carrément, mais une fois reposé, on a du mal à véritablement s'en rappeler. Pourtant, c'est là encore du bon rap. Il reste l'ambiance rapide et amusante de Once Again qui est des plus appréciable, je suis tombé sous le charme.

A part quelques morceaux qui laissent à désirer, l'album offre donc de la pur qualité. Même les moyens gardent un très bon niveau qui révèle toute la puissance du groupe. Cypress Hill nous offre un septième album peut être moins osé que par le passé, en se rapprochant de ce qu'ils faisaient avant, mais tant que c'est bien fait, peut on vraiment se plaindre ?
Cypress Hill est et restera le plus grand groupe de rap ... En tout cas pour moi.
mavhoc
8
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le 4 août 2013

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