Frank Zappa semble avoir atteint une sorte d'apogée créatrice à la fin des seventies en publiant rapidement deux disques majeurs de sa discographie : le flamboyant et festif Sheikh Yerbouti ainsi que le rock opera en trois actes Joe's Garage, belle utopie rock et sociale. Pas à un coup de provocation près, Tinsel Town Rebellion débarque donc au début des années 80 et revient taquiner les Etats-Unis bien-pensants à travers une série d'enregistrements live étalés sur deux ans, originellement prévus pour deux projets qui n'ont, comme à l'accoutumée, pas pu voir le jour.
Ce joyeux bordel festif, braillard et sexiste, trouve son point de non-retour avec Dance Contest suivi de The Blue Light, invitation paillarde à la débauche chorégraphiée où Frank Zappa se mue en animateur de soirée folle et débridée comme il l'a déjà si bien démontré à travers différents live majeurs tels que Roxy & Elsewhere, Zappa In New-York sans compter les innombrables concerts d'Halloween. Epaulé par le soulfull Ike Willis, la guitare hard de Steve Vai et un groupe globalement survolté, Frank Zappa poursuit la réorchestration d'une bonne moitié de matériel déjà existant et en fait une oeuvre nouvelle. Pas le plus mémorable d'un point de vue mélodique et archi-daté dans sa vision de la femme, Tinsel Town Rebellion ravira les fans les plus hardcore du band de cette époque.