Il y aurait tant à dire sur le dernier album de SepticFlesh qu'on ne saurait par où commencer. En termes de production, l’œuvre est à l'image de son titre éponyme : titanesque. L'orchestre répond aux envolées d'un death-metal toujours plus...raffiné ? Le seul bémol de cet ensemble reste à mon humble avis la présence de fondus enchaînés, un procédé qui m'exaspère à peu près autant que le fondu au noir en audiovisuel.
Mais pour le reste, tout y est. En s'intéressant au mythe du Titan et de Prométhée, SepticFlesh prouve qu'il maîtrise son sujet : le prototype est là, la création du Premier Immortel aussi. Bref, la mythologie réarrangée dans une ambiance post-apocalyptique amené par War in Heaven en ouverture est chargée de double sens. A l'image de Dracula, posé en Prométhée moderne, non pour le caractère créateur, comme peut l'être le Victor Frankenstein de Mary Shelley, mais pour son opposition à la mort, son refus des codes imposés par un Dieu...comme Prométhée. En mariant ainsi les influences classiques et relectures dignes de science-fiction, SepticFlesh fait de son album un objet complet : à la mythologie gréco-romaine répondent les violons d'un orchestre classique que subliment les guitares et leurs sons tout droit sortis d'un monde moderne.