Tommy peut tout de suite postuler pour le titre de l'album le plus inégal jamais enregistré. Sur la totalité de l'album je crois que je couperais bien un bon 40% si j'en avais le pouvoir. Parce que entre les interludes assez stupides (encore, c'est ce qui dure le moins longtemps, donc le plus facilement supportable), l'instrumental de 10 minutes qui parle un peu pour ne rien dire, les chansons d'Entwistle dans sa plus mauvaise forme ("Fiddle about", "Cousin Kevin", C'est quoi ça ? Pas le même qui a écrit "Boris The Spider" au moins !?) et puis également celle qu'on découvre en écrivant la critique tellement elles étaient peu marquantes, (t'ain "Sensation", "Welcome" ? Jamais entendu parlé !) il y a vraiment de quoi faire.
Et puis entre tout ça, des titres absolument GENIAUX ! Et je ne parle pas des paroles, du concept d'opéra rock, j'ai déjà donné mon avis là-dessus sur la fiche du film. Au niveau simplement musical, l'album regorge de riff, de mélodies absolument magnifiques. L'ouverture de l'album pourrait bien être mon morceau préféré de ce point de vue, car balançant en à peine 5 minutes sûrement les meilleures idées musicales de l'album sans jamais perdre en cohérence. Bien que la petite intro avec les cors puisse nous amener à nous poser la très pertinente question : "Putain, mais c'est quoi cette grosse blague ?", il faut passer par dessus ça, eh, il y a Pete Townshend dans le groupe, c'est donc très très sérieux et même les interludes stupides doivent avoir une signification symbolique mystique. Se moquer serait blasphémer.
Mais à part l'ouverture, je pourrais vous parler de la descente d'accords déchainée de Pinball Wizard, des riffs simples et efficaces de l'instrumental Sparks ou de "I'm Free", des "ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah" de "Christmas" et de bien d'autres choses. Mais le mieux est de retourner écouter l'album.
Même si comme à l'habitude avec les Who, l'interprétation live est généralement bien plus dévastatrice et marquante que le studio (Je n'ai remarqué le potentiel d'Amazing Jouney qu'après écoute du Live At Leeds, c'est dire.), que Tommy est parsemé de beaucoup de moments passables et que quand je veux quelque chose de plus consistant, je vais généralement plus vers Quadrophenia, l'écoute de l'album fait toujours du bien.
Un petit 8, allez !