Alors que la critique unanime s'esbaubit sur le "retour au bonheur" de l'incurable pessimiste qu'est Mark Everett, qu'entend-on en fait sur "Tomorrow Morning" ? Toujours beaucoup de tristesse, comme si le début d'une nouvelle histoire (d'amour) et la remontée vers la lumière ne laissaient de toute manière guère d'illusions. Pas mal de gimmicks électro bricolés à la cave qui nous renvoient aux premiers efforts de eels. Deux trois mélodies formidables, oui, vraiment formidables qui élèvent le disque vers des sommets inattendus - de vrais rayons de lumières au cœur d'un matin brumeux. Un peu trop de clichés sur l'être aimé et les lendemains qui pourraient bien chanter. La preuve finalement que le bonheur n'est pas forcément le meilleur sujet pour un disque de rock. Mais, par dessus tout, et les critiques ont raison, un vrai plaisir de voir un homme perdu revenir à la vie, au fil d'une œuvre qui s'apparente plus à un journal intime qu'à une carrière musicale conventionnelle. [Critique écrite en 2011]