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le 19 déc. 2016
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Bande-originale de Team Shanghai Alice (2004)
J'avais déjà eu un aperçu de la très fameuse (sic) musique de Touhou sur le listing d'OSTs de l'ami Pseudoriginal, à qui cette critique est prioritairement destinée puisqu'il s'agissait d'une recommandation de sa part. Sauf l'égard porté à sa toute bienveillance (authentique mordu de la série qu'il est), je suis forcé d'admettre que moi, à vrai dire, je hais positivement...
L'enchaînement de rythmes fous sur leur piano supersonique ne me touche pas le moins du monde. C'est trop, tout le temps, on fatigue. Et l'inspiration musicale, la vraie, se fait désirer jusqu'au bout. Cheap au possible, la boite à rythmes soutenant fébrilement chaque piste côtoie volontiers le ridicule en poussant sa fréquence au maximum. Plus généralement, quelqu'un aurait dû expliquer à ZUN qu'envoyer une cadence à mille à heure en l'affligeant d'une mélodie pauvrissime rabâchée jusqu'à plus soif (parce-qu'il les fait systématiquement s'éterniser, ses boucles infernales !) n'a jamais donné une musique digne de quoique ce soit. On n'en serait pas là.
L'album contient 21 morceaux dépassant le plus souvent les quatre minutes, mais absolument pas une once de variété. L'unique tempo utilisé, con comme un métronome, devient nerveusement éprouvant au bout d'une poignée de minutes (les deux derniers titres ralentissant quand-même un peu, sans autre embellie notable). Un total de trois instruments se dispute le prix de l'indigence sonore : l'ignoble trompette assume probablement les consécutions mélodiques les plus inaudibles de l'ensemble, terrible punition ; le piano, si désincarné qu'il en devient abstrait, s'en sort à peine mieux et aurait peut-être pu faire croire à sa nature musicale entre les mains d'un compositeur crédible ; les batteries, j'en parlais tantôt, ne méritent aucun traitement de faveur particulier.
Mais rendons à César... ZUN est l'artisan versatile d'une saga qu'il porte à bout de bras et dont il règle chacun des aspects. Alors, admettons... Un parfait amateur s'évertuant à habiller son programme en bricolant sur FruityLoops mérite sans doute un peu d'indulgence. Comme fond sonore d'un shmup déjà bombardé d'un tapage balistique de tous les diables, on dira que ça fait l'affaire. Je ne saurais dire, n'ayant jamais touché un épisode. Mais, circonstances atténuantes mises à part, un grand mystère reste à éclaircir : celui du phénomène de culte engendré non seulement par le jeu mais sa musique... Pas mon affaire de tirer ça au clair, mais on peut s'interroger.
Masturbatoire, outrancier et sans chaleur, Touhou appelle le dédain du mélomane aguerri, ou de toute oreille sensible au beau comme à son cruel revers. Mes excuses à Pseudo. Rien de personnel, tirade subjective as usual. Cave n'étant pas non plus ma tasse de thé musicale, c'est peut-être l'école danmaku qui m'échappe dans son entier, par trop frénétique et expansive pour moi.
Créée
le 1 sept. 2013
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