Le voilà.
5 ans après le raz-de-marée « A.M », le successeur, pointe le bout de son nez. Le retour du crooner anglais avec les singes de l'arctique après un épisode Last Shadow Puppets convaincant.
« Tranquility Base Hotel + Casino » est le plus singulier album du quatuor à ce jour. Il est le premier à ne pas contenir de singles, et à l’écoute, on comprend facilement pourquoi…
Il n’y a pas de single évident sur ce disque. Et pourtant, les perles sont là !
La plume singulière de Turner, ses mélodies reptiliennes, se faufilant sur les instruments et ses thèmes mélancoliques, sont toujours présents. Le plus étonnant, c’est que si cette recette ayant fait ses preuves depuis le début du groupe continue de fonctionner, c’est parce que l’habillage des chansons composant les albums est en constante évolution. Et avec cette galette, cela devient flagrant. Gros comme un Monster Truck.
Le disque est plus jazzy, plus swing, moins pop, moins catchy. Ce qui est amusant, c’est que l’on ressent l’influence des interprètes français chers à Turner, comme Gainsbourg, Sanson ou Dutronc (Jacques, hein !). À l’heure où les rockeurs français n’écrivent plus que dans la langue de Shakespeare, il est ironique de voir qu’un des plus grands groupes en activité va puiser l’inspiration dans notre répertoire classique.
Ainsi, « Star Treatment » est légèrement gainsbourienne, « One Point Perspective » un brin funky et « American Sport » fait Last Shadow Puppets.
L’album comporte de vrais chefs d’œuvre comme « Four Star out of Five », résolument groovy et aussi « The Ultracheese » mélange entre John Lennon et David Bowie …
Il y a en revanche « Gloden Trunks », « She Looks like Fun » et « Science-Fiction » dont je n’arrive pas à comprendre la production et légèrement bruyante, créant un petit temps mort dans l’album.
Matt Helders est impressionnant dans sa transformation à la batterie, il se mue en redoutable métronome pour servir des lignes de basses tranchantes. La section rythmique est un vrai délice sur ce disque.
Un retour en forme de renouvellement qui fera grincer les dents des fans de la face punk de la bande à Turner, les autres eux, ne pourront qu’apprécier le bon goût de la nouveauté…
On ne passe pas sa vie à être énervé…