« Tri Yann an Naoned », soit trois Jean de Nantes, c’est un album (pour ma part une cassette audio dont la bobine a tourné sur des millions de kilomètres) qui a habité mon enfance, et revient régulièrement visiter l’adulte que je suis devenu.
Cet album fondateur des Tri Yann - qui sous leurs apparats bonhommes ont tout autant fait revivre la musique bretonne que l’orgueilleux Alan Stivell, le revendicatif Gilles Servat ou encore la poétesse Annkrist (malheureusement oubliée…) - revisite des traditionnels bretons, principalement francophones, faisant la part belle à l’ambiance festive du Kan ha diskan (Genre « chant et contre-chant ») associés aux instruments pop plutôt qu’aux binious souvent peu appréciés par les profanes.
De nombreux classiques sont ainsi servis : le classique « Tri Martelod » ; le quasi polisson « Filles des forges » ; l’incantatoire « Les prisons de Nantes », le ô combien dansant «Au pied d’un rosier » (dans le cadre de Fest Noz et ailleurs)… J’avoue sans vergogne que « Tri Yann an Naoned » a un impact de madeleine de Proust musicale. Je me remémore la route des vacances vers le Finistère, la pêche à pied, la relevée des filets, les crêpes, le cochon grillé, les pommés, etc. Mais je ne désespère pas de faire découvrir ce disque à des non bretons, qui peut être y trouveront eux aussi un intérêt.
Parce que l’air de rien, il regonfle sacrément le moral ce disque. Digue ding don don !