Trois ans passés depuis leur premier - et brillant - album n'y auront donc rien changé : London Grammar nous livre avec ce "Truth is a Beautiful Thing" un magnifique exemple de la fameuse malédiction du second album... Soit, en deux mots, la même chose que le premier, mais en (bien) moins bien. Trop long, avec trop de morceaux inutiles, voire soporifiques, avec un déficit flagrant d'idées et d'inspiration, "Truth is a Beautiful Thing" s'avère d'un abord particulièrement ennuyeux, et les premières écoutes dégagent une impression d'uniformité qui découragera même les moins impatients : en gros, on a l'impression d'écouter onze fois la même chanson, tellement insipide que même la voix toujours magnifique de Hannah Reid n'arrive à attirer bien longtemps notre attention. Alors, il est vrai, qu'à force de persévérance, on reconnaîtra la beauté de trois ou quatre chansons (dont l'impérieux "Hell to the Liars", seul titre ici atteignant les sommets de "If You Wait"...), mais c'est vraiment peu pour 52 minutes (et je ne parle que des onze titres de l'album "original", inutile de perdre plus de temps avec les huit titres bonus disponibles...). On remarquera aussi avec tristesse que Hannah Reid a tendance cette fois à déchaîner un peu plus fréquemment la puissance de sa voix, semblant avoir oublié que le contrôle d'un si bel organe est bien plus efficace émotionnellement que les démonstration de force, et que c'est le sentiment de vulnérabilité qui rendait "If You Wait" si touchant à l'occasion. Bref, on attendra avec crainte le troisième album, qui révélera si London Grammar a un quelconque avenir artistique. [Critique écrite en 2017]