Faut-il séparer l'homme ridicule des réseaux sociaux de l'artiste ? La question se pose pour Booba à l'heure où sort son proclamé dernier disque, Ultra, venant boucler une carrière vertigineuse de vingt ans à faire la pluie et le beau temps sur le rap français.
Clivant depuis toujours, cet ultime album est un bon résumé de son auteur, capable de coup d'éclat comme personne, d'être pleinement dans l'ere du temps et en même temps irritant à vouloir être partout à la fois quitte à complètement s'assoir sur la cohérence du projet.
Mais pour la première fois, il se dégage quelque chose d'un peu touchant de B2O, une sorte de "sagesse" et de recul désabusé, des termes à mettre en perspective évidemment avec un gaillard pareil. Grain de Sable en est un bon exemple, si le morceau, guimauve Disney, est raté, il laisse entrevoir une autre facette du rappeur de Boulogne, rangeant les pec' pour fendre enfin l'armure.
À boire et à manger, à garder et à jeter, une fois de plus. Même constat, pour les apparitions d'invités où SDM ou Dala tirent leur épingle du jeu pendant que Maes et Gato font n'importe quoi. Merci quand même pour tout.