Lana. Ma Lana.
Au début je dois avouer que je ne t'aimais pas.
"Video Games" m'insupportait : une énième chanteuse à destination des pleurnicheuses prépubères, me disais-je, dans la droite lignée des Birdy et autres Adèle. Avec un petit coté pub pour Coca Cola des 50's, pour les plus originales d'entre elles.
Et puis un jour au hasard d'une de mes errances musicales sur Deezer, quelques titres de son EP Paradise parviennent à mes oreilles.
Et là c'est la claque. Mais pas immédiate, sournoise, implicite, elle s'induisit peu à peu, créant au final une sorte d'obsession pour ses morceaux mêlants voix suave, lancinante et instrumentaux hip-hop de très bonne facture. L'album devint pendant de long mois fidèle compagnon de mes moments de glandouille mélanco-lyriques.
C'est donc avec une impatience toute particulière que j'attendais son "Ultraviolence" à la jaquette bien plus sobre qu’à son habitude.
Les premiers singles sortent, tous bons, en particulier Shades of Cool.
Une fois l'album lancé, on remarque immédiatement un contraste au niveau de l'ambiance : très smooth, on semble voguer sur un océan de nuages. La prod de Dan Auerbach fait toujours attention à ne pas étouffer la voix de Lizzy Grant, jamais imposante, parfois malheureusement un peu anecdotique. Même si le coté rock indie/éthéré est relativement plaisant à l’écoute, on regrette les envolées hip-hop de Paradise et leur efficacité immédiate.
On ressent une volonté de Lana Del Rey de porter son style à maturité, plus sage, un aspect rétro (mais du vrai de vrai cette fois) assumé, et une démarche plus arty, conceptuelle.
La chanteuse à la voix lynchienne perdra surement des adeptes avec cet opus mais y gagnera sur le long terme.
De mon coté, en prenant en compte le fait que ses albums se bonifient au fil du temps, je lui laisse une marge de progression.
Mais c’est un 7 amplement mérité, voué à l’évolution.