Je me suis brûlée le poignet en écoutant "Ultraviolence" pendant que je cuisinais.
Emportée par l'impétuosité des mélodies et le timbre caressant de Queen Mystic Lana, j'évoluais en slow motion dans ma cuisine, découpant sensuellement mes courgettes avant de les plonger au plus près de l'eau frémissante, qui m'a violemment rappelé au plus trivial de la réalité des choses.
C'est en cela que Lana est si généreuse. Elle m'offre sur un plateau d'argent une immense sphère ou blottir ma profonde mélancolie, à l'empreinte certaine mais dans laquelle elle me laisse suffisamment d'espace pour y plonger mes propres rêveries.
Donnant plus qu'elle ne reçoit, comme au travers de son oeuvre pleine de ses romances fictives où valsent lascivement tout ses loosers magnifiques dont elle joue la madone: vieux messieurs riches, bikers tristes , jeune voyou irresponsable et autres jolies suicidaires.
Ainsi, je m'en retourne volontiers me brûler les poignets dans l'Amérique fantasmée de Lana.