C’est peut-être moi, mais à l’écoute de Under the Red Cloud, j’ai l’impression que plus ça va, plus les Finlandais de Amorphis rajoutent du mélodique dans leur métal progressif. Sans enlever du métal pour autant. Ce n’est pas très raisonnable: à force d’empiler des trucs comme ça, on risque l’accident nucléaire.
Mais bon, le raisonnable, c’est très surfait: en mélangeant des influences progressives et folk à leur death-metal originel, le groupe arrive à créer un vrai petit bijou d’album. Ça faisait longtemps que je n’avais pas entendu autant de claviers dans un album de métal depuis Pretty Maids. Et, vous savez quoi? Ça rend super bien.
Totalisant une seconde en dessous de l’heure, le CD de Under the Red Cloud compte douze pistes – en comptant les bonus qui, pour une fois, sont de vrais bonus et pas des fonds de tiroirs ajoutés pour rallonger la sauce. J’ai longtemps cherché un morceau qui serait mauvais ou même moins bon dans cet album; j’y ai finalement renoncé.
Le trio de titres « Under the Red Cloud » / « The Four Wise Ones » / « Bad Blood » donne d’emblée le ton et le reste de l’album est à l’unisson, avec « Sacrifice » et « Dark Path ». Je retiens également les deux pistes-bonus, surtout l’excellent « Come the Spring », mélodique en diable.
Ceux qui connaissent Amorphis reconnaîtront immédiatement la patte du groupe: l’alternance de voix claire et growl, les influences folk (« Death of a King »), tout y est. Mais surtout, tout y est avec une maîtrise et une puissance impressionnante. Pour une fois, ce n’est pas un concept-album, même si on y trouve un thème récurrent, celui de temps troublés.
Amorphis signe donc ici un sérieux candidat au titre d’album de l’année: c’est du solide, bien construit et très accessible: ça coule tout seul dans les cages à miel. Under the Red Cloud est un album que je recommande avec enthousiasme et je me réjouis d’avance de revoir le groupe en première partie de Nightwish prochainement.