Rendez-vous en terrain peu connu
J'ai découvert cet album comme j'ai découvert le groupe. En réalité, le peu que je connaissais de Sum41 était leurs participations musicales à différents Teen Movies ainsi que leurs reprises de Metallica. Assumons le, je partais avec l'idée que le groupe était une sorte de sous Blinks-182. J'étais donc légèrement craintif lorsque j'ai mis Underclass Hero dans mon lecteur.
Le morceau éponyme ne m'a pas fait mentir tant il ouvrait sur ce que je pouvais m'attendre. Les sonorités étaient exactement les mêmes que sur In Too Deep, le célèbre tube planétaire du groupe canadien. Rapide donc, simpliste, avec des post-refrains au contraire ralentis, des choeurs sur le second couplet, une façon de poser le chant totalement prévisible mais bon. Terrain déjà connu en bref. Walking Disaster n'aide guère ensuite, tout aussi sympas à écouter, il confirme totalement mon idée en jouant du pur Blinks-182 (la batterie en moins). Les gammes sont bien connues et restent standardes au possible.
Globalement l'album n'est pas mauvais du tout, très plaisant même. Il passe bien l'ambiance et défoule bien. Les codes du (pop) punk sont maîtrisés. Speak of the Devil répond bien à cela, idem pour Dear Father.
On arrive donc à Count your last Blessings sans surprise. Certes c'est pas mauvais et c'est ce qu'on attendait, mais on peut avoir le sentiment de lire une histoire déjà connue. Ce 5ème morceau remet les pendules à l'heure en ajoutant un côté très violent, assez agréable même. Des petites sonorités de piano accentuent les couplets et les refrains sont véritablement défoulant. Comme si du pop-punk, on tenter de mettre fin au pop …
C'est donc avec un plaisir assumé qu'on arrive sur Ma Poubelle, reprise amusante et amusée de « Et puis je fume ». Là encore, le côté délirant rappelle Blinks-182, mais franchement après la surprise de Count your last Blessings, on accepte tout. Je trouve même ça très rafraichissant de mettre cette petite blague après le morceau violent du disque. Quitte à ce que cela nous ramène à du son plus standard (mais moins stéréotypé que les premières pistes quand même) avec March of the Dogs. Et là, encore les sons se bouleverse, tout en restant du punk à la Sum41, The Jester provoque un étonnement agréable, bien proche de Count your last Blessings. Là encore on retrouve une façon de faire plus violente. Je trouve même que le groupe sonne dans ce genre de piste comme Fall Out Boy, en rajoutant des effets (légèrement) plus développés.
Après cela, le groupe amène une petite ballade banal au possible, histoire d'amour sans saveur qu'est With Me. Les refrains se veulent violents là où le début est censé être romantique. J'ai été peu convaincu au final. Mais c'est parce que je suis un vieux con. Le même effet m'a été provoqué quelques pistes plus loin par Best of Me. A croire que j'ai un soucis avec « Me ».
Bizarrement le reste m'a assez séduit. Si je n'ai pas aimé la piste bonus, la dernière, So Long Goodbye m'a paru être une fin réussite. Certes, facile, standard et sans grande force malgré une légère prétention, mais bon, ça m'allait quand même. Entre temps le trio Pull the Curtain, Confusion and Frustration in Modern Times et surtout King of Contradiction m'ont plu. Quelques part on est amené à penser que le groupe sait bien plus réfléchir qu'on ne pourrait le penser. La qualité est au rendez-vous, c'est plein de tonus et on s'amuse vraiment avec ces titres.
Les 51 minutes de ce disque sont passés à une vitesse folle. J'avoue qu'au début, je pensais mettre 4 ou 5. Pourquoi ? Parce que ce disque devait être prévisible, que le son restait évident tout en remplissant son boulot. C'est à dire, ça donne envie de bouger, c'est fort et ça passe le temps. Mais une fougue renouvelée ce sent dans ce disque avec un bon tiers des morceaux qui relève carrément le niveau. Le truc c'est que dans les limites du possibles, j'ai été surpris par Sum41 qui a su surprendre avec une marge de manœuvre assez faible. Ils ont pu réaliser des bons trucs tout en offrant un disque vif à souhait. Pas mal du tout !