Si vous n’avez pas aimé Dynasty vous détesterez surement Unmasked, à croire que c’est pour cette raison que c’est mon deuxième album préféré de KISS. Oui c’est comme si j’avais une tendance à adorer les albums que tout le monde déteste habituellement. Peter Criss n’est donc vraiment plus présent, à part pour le clip de Shandi (où il aurait terminé le tournage dans les vestiaires, seul, à pleurer sur son sort…du moins c’est ce qu’il a dit). C’est du coup Anton Fig qui le remplace à nouveau, tout comme sur l’album précédent et qui était aussi là sur celui d’Ace Frehley. Et c’est sur la tournée de ce fameux Unmasked qu’Eric Carr fit sa première apparition (d’ailleurs je vous conseille de voir absolument sa vidéo d’introduction lors de leur tournée australienne, c’est hillarant). Notre petit Eric Carr portera d’ailleurs son propre maquillage et deviendra alors un renard…non ne me demandez pas pourquoi ! Au moins une chose est certaine, c’est un bien plus grand batteur même s’il n’est en aucun cas présent sur l’album.
Niveau pochette c’est aussi la dernière fois qu’on y voit l’homme-chat original. On dirait une page de l’un des comic-books du groupe, comme s’il revenait à son ancienne image de super-héros. Au cas où vous ne le saviez pas, KISS a publié tout un tas de comics à l’époque et ce jusque dans les années 2000. C’est généralement très moyen mais ça à le mérite d’être rigolo et surtout publié chez Marvel à la base.
Alors qu’on s’apprête à écouter un album encore plus Disco ou plus Pop (en rapport à tout ce qu’on peut lire ou entendre à propos d’Unmasked), Is That You vient tout contredire. Le titre rappelle le style Hard Rock des albums précédant Dynasty. Les fans du début du groupe devraient s’y retrouver. Tous leurs albums devraient s’ouvrir avec un titre aussi fort, malheureusement la suite est très différent. Malheureusement ou pas d’ailleurs, ça dépendra des avis.
Shandi est tout le contraire, un peu nunuche et complètement Pop. Ce n’est pas une mauvaise chanson mais ce n’est pas ma préférée tout simplement. Mais KISS ne nous avait pas habitué à ça, même avec Dynasty. La chanson, avec une instrumentation un peu plus lourde, aurait peut-être mieux fonctionné sur l’album solo de Paul Stanley.
Le titre suivant, Talk To Me, écrit et chanté par Ace Frehley est selon moi le titre le plus faible de l’album. Alors certes on est plus proche d’un KISS traditionnel mais tout même trop Pop (ce qui n’est pas obligatoirement une mauvaise chose). C’est franchement un peu trop mou et répétitif à mon goût. C’est à se demander si Ace l’a réellement écrit.
Par contre Gene Simmons propose la meilleure chanson, Naked City, du moins c’est celle que je préfère. Il arrive à nous sortir quelque d’assez sombre et légèrement funky à la fois, mais surtout assez différent de ce qu’il fait en général. Et en plus de cela, il se permet de pousser sa voix dans les aiguës. Il s’est d’ailleurs permit d’embarquer Bob Kulick à la place d’Ace à la guitare.
Paul se lance à nouveau dans la Pop quasi Disco avec What Makes the World Go ‘Round. C’est une chanson très loin du KISS des années 70, même dans l’album précédent le groupe n’avait pas osé aller aussi loin. Même si l’instrumentation est véritablement Rock, les paroles cucul, la batterie très 80s et surtout l’étrange passage au synthé prouvent bien le changement d’ambiance. Mais pour une raison qui m’échappe ça fonctionne parfaitement, la voix de Paul est toujours aussi parfaite et on dirait vraiment qu’il s’amuse avec cette chanson.
Tomorrow est quant à elle plus proche de ce que le groupe nous a habitué, enfin plus ou moins. Même si le mixage et surtout l’instrumentation font qu’elle passe facilement pour de la Pop, l’énergie et la vous de Paul sont là. En fait il aurait fallu alourdir la batterie et ajouter quelques guitares de plus pour rendre le tout un peu plus Hard. Par contre le solo est parfait comme il est, mais peu importe c’est une chanson très amusante.
Le prochain titre est parfait pour les fans d’origine. Ace nous revient en forme avec Two Sides of the Coin, qui est un exemple parfait de son talent mais surtout de son style encore Rock. Une foutue bonne chanson comme il nous a habitué de faire, on se demande finalement ce quelle fait sur cet album.
Simmons revient pour sa deuxième chanson, She’s So European. Il faut avouer qu’il n’avait jamais fait de chansons aussi marrantes. Entre les paroles ridicules et l’étrange synthé omniprésent du début jusqu’à la fin, c’est sûr que ça ne vole pas haut. Mais comme souvent il arrive à se sortir de lot, sans parler du petit solo simpliste mais efficace. J’aime en particulier le court passage juste après le pont au synthé surabondant et juste avant le solo.
Stanley nous refait le coup de la superbe ligne de basse qu’il joue lui-même, sur Easy As It Seems. Et si vous n’avez pas grandi dans une cave, vous ne pourrez pas vous empêcher de chanter "Burn Baby Burn, Disco Inferno !" lors de l’intro. Parce que là c’est du plagiat et c’est évident, parce qu’on se fout un peu de ma gueule. Et comme disait mon pote Orson Welles : "C'est du vol et du plagiat. J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute". Sauf que…et bien…personnellement j’adhère complètement sans le cas présent, et je ne saurait même pas dire pourquoi.
C’est quasiment terminé mais il fallait bien une dernière chanson d’Ace Frehley, Torpedo Girl. C’est sans doute la chanson la plus Rock de l’album, en fait ça fait on dirait un peu une chanson des années 50-60 avec ses chœurs et son petit côté Rockabilly/Surf. A la fois un peu concon dans ses paroles mais extrêmement fun du début jusqu’à la fin.
Et c’est donc Gene Simmons qui doit conclure l’album avec son You’re All That I Want. Je me demande si ce titre n’était pas prévu pour son album solo à la base de par son style très posé et proche de ce qu’il avait écrit pour celui-ci. Encore une fois c’est une très bonne chanson, un peu cucul, bien écrite mais à des lieux des albums de leur début.
Unmasked quoi qu’on en dise est un très bon album qui, mis à part son instrumentation très marquée par l’époque et l’omniprésence du synthé, vieillit plutôt bien. C’est relativement bien foutu, bien écrit et bien interprété, comme KISS a pu nous habituer. Peter Criss ne manque pas vraiment, la majorité d’entre nous ne pourrait même pas faire la différence entre lui et Anton Fig. Ace Frehley quant à lui semble à nouveau être resté sur son album solo en faisant ce qu’il lui chante. En fait Unmasked est réellement un album du duo Stanley Simmons et ça s’entend de suite. Il faudrait du coup l’écouter dans une optique différente, en tant qu’album Pop Rock et non Hard Rock. Mais c’est définitivement très, voire trop, différent du KISS qu’on a découvert dans les années 70. Je comprend aisément pourquoi il n’est pas apprécié par les dans mais il faut lui laisser une chance selon moi. L’album s’écoute sans problème, on ne s’ennuie pas et il donnerait parfois même envie de danser. Ce n’est peut-être que mon avis mais j’adore réellement Unmasked.