C'est bien d'inviter du monde, mais faut savoir où les mettre ensuite

Ma culture Rap US est assez rouillée depuis quelques années. Je suis beaucoup moins au courant de ce qui sort à part pour quelques artistes chouchous que je suis depuis que je suis ado, comme Eminem, Kanye West ou plus récemment Nas (qui a plus de bouteille mais dont j'ai découvert la musique sur le tard).

Travis Scott fait tant parler de lui que j'ai enfin décidé de me confronter à sa musique avec cet album événement expérimental qui s'annonçait comme un "blockbuster" dans le milieu. En tout cas, c'est comme ça que certains médias décrivaient le disque à venir qui allait être bourré de collaborations assez prestigieuses. Mais malgré Mike Dean, Kanye West, Beyoncé, Drake (que je n'ai jamais trouvé très bon mais qui a effectivement beaucoup de succès) ou encore The Weeknd, l'album ne m'a pas vraiment convaincu.

Le disque est objectivement plutôt riche, la production de chaque morceau se veut originale et on retrouve des cassures qu'on pouvait avoir dans la musique de Kanye West. Ce que j'appelle des cassures, ce sont des passages qui vont nous sortir du morceau pour nous emmener totalement ailleurs et finalement nous replonger dans l'ambiance quelques secondes plus tard. J'aime bien les albums chorale comme 2001 de Dr. Dre ou My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West, mais ici je ne retrouve pas cette sensation de joyeux bazar organisé où énormément d'artistes donnent le meilleur d'eux-mêmes. Scott rappe de façon assez monotone et semble ne pas avoir grand chose à dire, on tourne vite en rond et ça décolle peu souvent, malgré, là encore, l'audace des arrangements.

J'écouterai quand même les autres disques du rappeur, mais celui-là m'a un peu refroidi et une semaine après ma première écoute, je n'en ai quasiment rien retenu.