Indie Rockcollection

BMT comme on dit de tous les gens sérieux (J&MC, BJM, BRMC, MBV, JSF non pas JSF...) poursuit son chemin spectaculaire qui s'apparente à un sentier jonché de pétales de rose sous kétamine. Le fantastique 4 AM, précédent album, constituait la réponse française - avec 30 ans de retard - aux grands albums noisy des années 1992.

Quelques points positifs à rappeler à leur sujet. Ils connaissent les règles d'or tacites qui font les très bons albums, comme savoir placer deux grands morceaux, 1 en ouverture (Greatings from the Space boys qui nous refait le coup de Ghetto blaster) et l'autre en clôture, de 9 minutes de préférence (Superlava). Et c'est utile en concert...

Second point, ils ne recourent quasiment jamais au remplissage. Enfin, et surtout, ils sont incollables en histoire. Bryan's Magic Tears n'a jamais eu peur d'aller chourer des plans de guitares ou mélodies chez les plus célèbres. Rien à foutre d'être démasqués comme le premier Gad Elmaleh venu (je conçois que son évocation peut surprendre dans cette chronique de disque mais je me suis bien permis de citer Tatayet et Galabru dans la chronique précédente, du coup ils ne m'en voudront pas trop).

Ils poursuivent le casse sans même porter de masque. Sauf que le butin se diversifie. Ca va taper moins taper chez Dinosaur Jr ou Sebadoh, mais plus volontiers chez les anglais. Tuesday et son influence vocale marquée très Stone Roses avec les percussions de Primal Scream, Isolation couplée avec une ligne de chant "empruntée" à Jesus and Mary Chain (Far gone and out).

Ils font des popsongs comme ils vont chez Subway, ils piochent le meilleur à droite à gauche sans complexe. Autre exemple, Sad Toys rappelle évidemment How soon is now ? des Smiths, un morceau souvent joué à leurs concert. Ils en avaient peut-être assez de reverser des droits à Morrissey & Marr. Les références criantes se repèrent pèle-mêle chez Rough trade, Cherry records, Creation, Teenage fan club et aux compiles C86.

En écoutant leurs albums dans l'ordre on observe un truc que l'on ne voit pas si souvent que ça chez les groupes actuels : Une progression. Le son est plus clair et varié, plus pop et maîtrisé. Plus besoin de noyer leurs pépites sous des couches d'effets.

Définitivement au dessus de la mêlée des groupes français. Rien n'est neuf effectivement, mais ils le font très bien. Et même mieux que beaucoup d'anglo-saxons. On a hâte qu'ils enregistrent un double album au Château d'Hérouville, que John Cale les produisent ou qu'ils reprennent Felt. C'est l'étape suivante avant le split, l'hospitalisation forcée pour cause d'abus de drogues , le statut culte en Angleterre pendant 15 ans et la réformation pour le fric à Glastonbury.