Moue, j'y croyais - ou plutôt je voulais y croire - après les critiques dithyrambiques (meilleur album de prog suisse, meilleur album de prog francophone (là j'en connais pas des masses, peut-être), meilleur album rock progressif), mais citer René Char ne me suffira pas, désolé les gars. Je reconnais les qualités de cet album, mais il y a déjà des facilités d'écriture qui me dérangent, et dieu sait si je ne pardonne pas la banalité en poésie ; par exemple la phrase que je trouve plate: "je rentre dans ta vie comme on rentre dans Paris", et à laquelle je préfère largement Jean Genet qui m'est tout de suite venu à l'esprit: "J'arrive dans l'amour comme on entre dans l'eau, Les paumes en avant, aveuglé, mes sanglots Retenus gonflent d'air ta présence en moi-même Où ta présence est lourde, éternelle. Je t'aime." Musicalement intéressant, il me manque pourtant un peu d'audace ou de folie, j'ai eu un léger sentiment d'oreiller de paresse, pour reprendre la fameuse formule de notre Guguy national... Et visiblement ça ne s'arrange pas avec le dernier album qui tourne clairement en rond...dommage. Va falloir se lever tôt pour me détrôner Island et leur Pictures.