Oranssi Pazuzu est actuellement un des combos black progressif les plus intéressants à mon goût. Les Finlandais proposent depuis leur premier album, Muukalainen Puhuu (2007), leur recette bien à eux mélangeant black metal et sonorités prog, psyché, stoner et shoegaze.
Après deux albums magnifiques que je vous encourage à vous procurer, voici leur dernier en date, Valonielu, illustré en couverture par l’artiste versatile Costin Chioreanu.
De prime abord, ce dernier jet m’a paru plus accessible et plus immédiat que son prédécesseur, Kosmonument, dont les morceaux mettaient du temps à démarrer. Ici, on va droit à l’essentiel avec un riffing plus accrocheur comme en témoigne le premier morceau, très stoner dans l’esprit.
Le travail des claviers est la véritable nouveauté sur cet album et propose des sonorités inédites jusqu’ici chez Oranssi Pazuzu, proches de la trance sur certains morceaux. Entre nappes feutrées et lignes plus criardes, on a droit à un panel large de sons toujours aussi ensorcelants.
L’équilibre et la variété sont plus que jamais de mise, avec la plage purement psyché instrumentale habituelle (ici, Reikä Maisemassa) et le final somptueux qui démarre en douceur pour monter en crescendo au bout de cinq minutes et se lancer dans une spirale shoegaze infernale et interminable sur quinze minutes en tout. Du grand art.
La section rythmique mérite également d’être citée pour sa grande richesse, optant tantôt pour des rythmes rock, en blast ou tribaux.
Les forces de cet album sont sa remarquable concision (six plages pour quarante-six minutes), sa densité mélodique et sa variété. Aucun morceau ne se ressemble, chacun ayant sa propre logique de progression.
Mon préféré de la bande finlandaise à ce jour et une des meilleures sorties en black psyché/prog cette année, à mon avis de très loin.
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