Critique personnelle, extraite du dossier OST du Mois (Juillet 2018) de RPG Soluce.
J'ai découvert l'OST de Vampyr au sein du jeu, et j'ai remarqué dès les premiers instants à quel point elle était peu commune et pour le moins spéciale, dans le bon comme dans le mauvais sens. Le premier tiers de l'album est particulièrement froid et désagréable à l'écoute (The Struggle, The Thirst), ce qui retranscrit bien l'ambiance du jeu qui se met en place, accompagnée des soucis, des incertitudes du protagoniste, Dr Jonathan Reid, ainsi qu'un profond sentiment de malaise. La suite s'exprime d'un ton plus serein, tout d'abord avec la piste A Friend, suivie par A New Home et The Lady. Ces trois-là représentent les premiers espoirs d'un jeune vampire livré à lui-même, qui se méfie encore de cet univers devenu hostile. On entend dans presque toutes les musiques de Vampyr le violoncelle qui met un accent tout particulier sur l'atmosphère inquiétante, troublante et parfois tragique. Cela dit, les pistes les plus lugubres restent celles accompagnées de voix et de cantiques (The Cross, The Thirst en est l'exemple parfait), mais certaines sont tout simplement dissonantes et mettent le joueur en position d'inconfort (Blood Trail, Making a Vampyr, White Chapel District).
La seconde moitié de la bande-son est beaucoup plus mélodieuse (The Funerals, Rich Neighborhoods, A Night at Home et la mélancolique What We Could Have Become). Bien qu'on entende toujours le violoncelle en instrument principal, l'écoute ne m'a pas donné un sentiment de répétitivité, contrairement à ce à quoi je m'attendais. Olivier Derivière a réussi à capter l'attention du joueur, tenir en haleine l'auditeur, mettre la pression là où il faut et la relâcher au bon moment. Mention spéciale à la superbe Do You Fancy Me, empreinte d'une profonde nostalgie.
Finalement, cette OST retranscrit à merveille l'ambiguïté de la situation du personnage, et l'atmosphère d'une vie nocturne dans les rues d'un Londres décimé par l'épidémie. Prise à part, elle perd un peu de son sens et déplaira à une oreille non avertie, mais elle a au moins le mérite d'être exceptionnelle.
Retrouvez notre dossier OST du Mois dédié à Olivier Derivière et la bande-son de Vampyr, avec une critique de notre "Maestro" sur cette page.