Le groupe écossais Primal Scream s’est fait connaître sur la scène underground du milieu des années 80 par un style particulier influencé par la pop britannique, Neil Young, Iggy Pop et le rythme n’blues.
Au début des années 90, avec l’album Screamadelica ils inventent une sonorité et un rythme qui les feront connaître au niveau mondial, grâce à leur manière unique de conjuguer musique dansante et rock chaloupé à la manière des Rolling Stones, groupe dont la nette influence est également présente sur les albums suivants de Primal Scream comme Give out but dont give up (1994)
En 1997, l’album Vanishing Point marque un tournant dans la carrière du groupe. En effet le groupe de Glasgow y expérimente de nouvelles fusions en introduisant divers types de musique.
Au début de l’album les guitares aux sonorités indo-pakistanaises côtoient une section rythmique groovy (bass et batterie) sur Burning Wheel et Get duffy avec son réalisme urbain puisant dans le jazz et la soul.
Le nom du titre Kowalski fait référence à l’un des personnages du film Vanishing Point (Point limite Zéro) dont est inspiré l’album, comme si le groupe avait créé une bande originale à posteriori, 50 ans après la sortie du film. Sur Kowalski, une ligne de basse subtile s’insinue tout au long du morceau, avec des bruitages ingénieux évoquant des explosions, des bruits d’alarmes ou des moteurs de voitures de vitesse. Le tout ponctué d’effets sonores tels que la réverbération ou la pédale wawa présente sur If they moove kill’Em. Le rythme ralentit sur le très mélodieux Out of the Void, nettement inspiré par la scène de Manchester des années 80 comme le groupe Stone Roses, ce qui fait qu’ici Primal Scream peut parfois sonner comme Oasis. Stuka innove dans le style dub, créé par la communauté indo-pakistanaise de Londres, mélange de musiques traditionnelles et de sonorités urbaines.
Medication renoue doucement avec le style des Rolling Stones mais plus clairement avec celui du groupe d’Iggy Pop The Stooges, tout en lui conférant un aspect plus positif et lumineux, comme sur le titre Motörhead. Puis, l’album s’achève en douceur sur deux morceaux lents et psychédéliques.
A n’en pas douter Vanishing Point est l’un des plus grands albums rock ou pop des années 90, enregistré par un groupe qui reste peut-être encore peu connu, même si Primal Scream est à mon avis aussi créatif que Radiohead, l’album XTRMNTR enregistré en 2000 en est aussi la parfaite illustration.