sympa sans plus
J'ai vraiment bien aimé mais ça ne vaudra jamais le chef-d'oeuvre qu'est "La fin de l'espèce", y'a un problème dans le choix des instrumentales je pense et son flow cynique qui m'avait tant plu a...
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le 18 sept. 2020
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Il arrive un moment dans la vie d’un homme où l’inutile dépression et la bête mélancolie laisse judicieusement place à une salutaire misanthropie, parce que continuer à souffrir du tragique de la vie et de la médiocrité humaine à plus de trente ans au lieu de s’en amuser, c’est clairement rater sa vie. Cet état d’esprit que les loosers qualifieraient volontiers de cynique et que je nommerai plutôt lucide, c’est un peu la zone artistique où s’inscrit Fuzati pour ce nouvel album.
La première chose qui saute aux oreilles à l’écoute, c’est la volonté du rappeur masqué de vaguement coller aux sonorités actuelles du rap, il dit qu’il a lui-même tout composé, et on veut bien le croire, manquerait plus qu’il ait payé pour ces instrus de trap pour grands-mères. Ce n’est pas désagréable, mais enfin on est quand même plus proche de la musique de Tetris que de Metro Boomin. Cela étant dit, l’album s’écoute sans ennui tant cette bonne dose de haine petite-bourgeoise est un bol d’air à l'ère des toplines à la con et de la zumba, même si cet air sent un peu la naphtaline.
Du coup même si c’est pas un album que je réécouterai (pour ça on préférera toujours La Fin de l’espèce), il vaut surtout pour ses punchlines dont pas mal m’ont bien fait marrer et méritent par conséquent d’être immortalisées :
*Le monde s'divise en deux, y'a ceux qui croient et ceux qui "croivent"
Bien sûr qu't'es né pour souffrir, t'avais qu'à être plus fort
Dis pas qu’tu ne peux rien t'offrir, tu peux toujours te donner la mort
On te dit que t'es très lourd et toi, tu crois que tu pèses
T'es nul donc tu t'fais remarquer comme un ninja obèse
Tes collègues font de la merde ? Ne te plains pas, remercie-les
Sinon le soir, rentré chez toi, bah t'aurais rien à raconter
OK je m'branle un peu trop, cette fille me dit que c'est pas net
Mais j'ai d'la chance de toucher le plus bel être de la planète
Au début j'ai cru sincèrement qu't'étais retardé mentalement
Parce que j'oublie bien trop souvent à quel point j'suis intelligent
Si j'étais toi je me tuerais, mais comme j'suis moi tout c'que j'peux faire c'est te pousser à le faire
Très gentleman j'viens à l'avortement
Je n'ai rien à vous dire, le dis ouvertement
Rappeur préféré d'ton rappeur préféré
Je n'vous aime pas ni lui, ni toi
Bien sûr il y aura toujours des cons pour chanter L’Internationale
Fermez vos gueules, j'veux rester concentré comme les richesses mondiales
C'qui tue pas tuera un autre, sélection naturelle
T'applaudira quand il se vautre, une réaction cruelle
Compter tes thunes et puis tout ceux sur qui tu n'as pas pu compter
Il t'aura fallu un cancer pour cesser de t'la raconter*
Créée
le 27 sept. 2020
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