Ah, voici un petit bijou de split de deux groupes qui ont pour dénominateur commun l’infâme Phil Kusabs.
Ce ponte de l’extrême underground néo-zélandais joue ou a joué dans Diocletian, Temple Nightside, Blasphemy, Pseudogod, Ulcerate, et donc Vassafor (son groupe principal) et Sinistrous Diabolus.

Commençons par Vassafor : un de mes groupes préférés depuis leur fabuleux (et unique) album Obsidian Codex de 2012 ; ayant commencé sa carrière au milieu des années 90 avec des démos et un black metal extrêmement primitif, la bande à Kusabs a trouvé son créneau en élaborant un cocktail savant de black bestial et de doom death occulte, tout en faisant toujours montre d’une certaine maîtrise de leurs instruments. Vassafor cultive des ambiances à couper au couteau sur des morceaux interminables mais ô combien envoûtants.

Le premier titre proposé obéit à cette formule, et on retrouve Vassafor exactement comme il nous avait laissés sur son album : un blackened doom death sale et bestial, avec la voix chuchotée et possédée du maître Kusabs et un riffing d’outre-tombe. Quinze minutes à déguster, une production volontairement brouillonne parachevant cette atmosphère chaotique caractéristique du combo néo-zélandais.
Le second morceau de Vassafor a des colorations plus death ; le riff est plus mélodieux et distinct, malgré le chaos sonore régnant. Le milieu du titre fait franchement penser à du early Rotting Christ. La voix de Kusabs apporte la dose de bestialité nécessaire. Le titre se termine sur un passage dark ambient du meilleur effet.


Sinistrous Diabolus existe depuis 1991, la date de début de l’implication de Kusabs étant incertaine. L’entité est longtemps restée confinée dans l’underground le plus profond avec une seule démo de 1993, offrant un doom death furieux avec des relents bestiaux fort appréciables.
Il aura fallu attendre 2010 pour entendre de nouveau parler d’eux avec un EP, Total Doom, Total Death : pour le coup, le combo a métamorphosé sa musique en doom rampant et funéraire, avec une reprise de Dead Can Dance assez osée. L’album, premier du nom, a pris la même orientation.

Sans surprise, c’est donc encore du funéraire sur ce split. Le chant de Kris Stanley (ancien de chez Diocletian, Witchrist et Heresiarch en session) est immonde, cultivant un climat d’une lourdeur intenable, sur vingt minutes agonisantes. Et ce ne sont pas les deux courts passages en blasts qui dynamisent l’affaire. Le doom de Sinistrous Diabolus est moribond comme pas deux. La fin est étrange : un martèlement très mécanique, presque indus dans la forme avec pas mal de réverbération et qui se meurt sur un fade out inquiétant.


Le split m’a paru assez représentatif de ce qu’on pouvait attendre de ces deux groupes, qui, s’ils évoluent dans des styles différents, se retrouvent dans les ambiances qu’ils créent ; ça suinte la mort et le blasphème par tous les pores, c’est immonde !
Man_Gaut
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le 5 oct. 2014

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Man Gaut

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