Les Hives lâchent leurs tenues punks, pour les costumes. Propres sur eux, soignés, les enfants terribles du rock, mélange improbable entre les Ramones et les Rolling Stones nous offre un second album qui fait office de premier véritable disque tant ils s'orientent vers un son nouveau : le leur.
On ne dira jamais à quel point le changement musical fut harmonieux avec le nouveau look du groupe qui, clairement incarne les véritables valeurs de The Hives : être les dandys du rock. Soignés car meilleurs que tous, le groupe arrive prêt à bouger le reste de l'univers musical comme personne et cela sans faire Knock Knock à la porte si je puis dire.
Le groupe a donc abandonné son côté punk assumé pour un son qui, sans perdre le côté martelé du punk, s'oriente davantage vers du Garage rock aux accents 60's ultra énergique. Le but est assumé : montrer que le rock, le vrai, n'a pas besoin de grosse distorsion. C'est un son incroyablement novateur qui s'offre aux auditeurs avec ce groupe incroyable. Veni Vedi Vicious, avant d'être un album, c'est un son.
Le son Hives commence par une batterie qui ne prend quasiment jamais de pause, qui martèle le temps d'une manière frénétique, mais très loin d'une rythmique sans âme. Les roulements sont dynamiques et surtout, il y a cette force et cette vélocité qui fait que lorsqu'on croit qu'on est arrivé au maximum, on en redécouvre encore. La basse vombrissante est là pour tenir le rythme avec une régularité laissant aux guitares claires et criantes le soin de s'exprimer. Les guitares tiennent en effet à être très claire, mais en même temps extrêmement coupante. Leur cries font écho à ceux de Peter Almqvist, le charismatique chante comme s'il était continuellement à bout de souffle et toujours rempli d'une énergie totale.
Les Hives ne déprime pas, ne chantonne pas, ne sifflote pas mais exultent leur énergie sans limite !
L'album souffre d'un petit côté répétitif peut être, mais cela n'est guère grave tant le son est attrayant. Il est surtout très court. Ses 12 pistes passants en 27 minutes. On regrettera également le seul morceau doux, Find Another Girl, qui lorgne totalement vers le rétro et à ce titre est amusant. Malheureusement ses 3min12 qui en font le second titre le plus long de l'album, ennuient quelque peu.
Les morceaux sont effectivement principalement très rapides. Souvent moins de deux minutes. Pour autant, ils ne sont absolument pas oubliables. Ainsi Outsmarted est un déchaînement rare qui arrive à convaincre énormément, possédant derrière sa jeunesse une forme de noirceur assumée. C'est d'autant impressionnant que Outsmarted suit l'incroyable et exceptionnel Main Offender.
Dans la catégorie des autres morceaux totalement mémorables on peut souligner Hate to say I told you so qui suit justement les deux morceaux précédents. Autant dire qu'on a le droit à un bel enchaînement. Ce morceau, le plus long de l'album, a également un côté rock présent sans aller dans le plus violent du disque, sauf peut être sur le dernier refrain, comme pour remettre les pendules à l'heure.
Justement The Hives introduce the Metric System in Time le titre suivant commence avec une sur-dose d'énergie, beaucoup de violence là et de vitesse.
On retiendra encore dans les bons titres de l'album Inspection Wise 1999, Knock Knock agréables tous les deux sans être incroyable du tout et faisant plutôt office de remplissage sérieux. Supply and Demand est un peu pareil. Si certains passages sont très sympa, les couplets et ponts sont un peu faibles par moment.
Statecontrol, amusant par son côté presque espion au début, reste plutôt moyen cependant et fait parti des rares temps faibles du disque.
Retenons également que les Hives ouvrent avec Declare Guerre Nuclear qui se veut sans pitié et finalement, sans être mauvais demeure peut être trop gentil et n'est pas digne du morceau lui succédant : Die, Allright. Ce-dernier fait également parti des très bons titres de l'album, en effet.
Majoritairement The Hives offre donc un super album, un son extrêmement novateur, un virage majeur qui amène le groupe vers un rôle extrêmement brillant dont ils se montreront digne. En terme de morceau même outre quelques rares titres moyens, l'album se défend bien avec la moitié de titres de haute qualité.
The Hives sont venu, ont vu et ont vaincu.