They're alright tonight

Sitting in the stands of the sports arena, waiting for the show to begin...

Quelques notes virevoltantes à la guitare acoustique, une douce mélodie jouée sur les synthétiseurs de Linda, un début vraiment envoutant pour ce "Venus and Mars" que nous offre Wings, deux ans après leur énorme succès "Band on the Run". C'est alors que les guitares s'emballent et le show démarre, avec "Rock Show", un morceau très énergique chanté à plein poumons par McCartney. Il y cite notamment plusieurs véritables groupes/célébrités, notamment Jimmy Page, et on sent que le groupe s'éclate. Encore plus que sur l'album précédent, les Wings semblent avoir trouvé leur harmonie et donnent vraiment l'impression de prendre du plaisir à la réalisation de cet album. "Rock Show" finit notamment par un jam de folie, alors même qu'on pense que la chanson est finie. Très bon morceau, je trouve juste un peu dommage que le son soit un peu effacé (probablement pour donner l'effet d'un stade, justement).

Pour parler de l'album dans son intégralité, je ne l'ai pas apprécié immédiatement. A la première écoute, je n'y voyais pas de morceau marquant, mais par contre certains étaient franchement mauvais. Mais comme beaucoup d'albums des Beatles et de McCartney, quelque chose continuait de m'attirer vers lui, et après plusieurs écoutes j'ai compris pourquoi. Il n'y a pas de méga-hit sur "Venus and Mars" comme "Band on the Run" ou "Jet", ou même "Silly Love Songs" sur le suivant, mais on y trouve une cohésion, un flux pop-rock très agréable quasiment ininterrompu. La basse mélodique de McCartney résonne à travers l'ensemble des morceaux, pas autant que sur l'album suivant, mais tout de même de manière notable. Dans l'ensemble la face A est la meilleure des deux, avec comme seul faux-pas "You Gave Me the Answer", l'hommage de trop à la pop américaine des années 50 par Paul, un morceau qu'on pourrait résumer à un "Honey Pie" en moins bon. La face B est parfois décevante avec notamment le franchement pas terrible "Spirits of Ancient Egypt", qui en plus de n'avoir aucun sens est d'un grand ennui, et "Medicine Jar" qui est sympathique mais en deçà des autres morceaux.

Comme sur l'album précédent McCartney rocke, avec de grands morceaux comme "Letting Go", "Call Me Back Again" mais surtout l'excellent "Magneto and Titanium Man" meilleur chanson de l'album selon moi, inspirée par les super-vilains de Marvel (à l'époque, Paul achetait beaucoup de comics pour son fils). La conclusion du disque est aussi très agréable, avec la chanson ultra-pop "Listen to What the Man Said" et son génial solo de saxo, qui s'enchaine de manière parfaite avec le medley de ballades "Treat Her Gently/Lonely Old People".

"Venus and Mars" est selon moi sous-estimé, car par moments équivalent à la qualité des morceaux présents sur "Band on The Run". Un album à découvrir (121 notes seulement à l'heure où j'écris ces lignes sur Sens Critique !) et à redécouvrir, car il devrait être, et est selon moi, un grand disque et un classique de la pop-rock des années 70.