Non ! N'insistez pas !
Si le premier album de Garbage dégageait un charme particulier, et encore aujourd'hui si l'on s'attarde sur certains titres, ce Version 2.0 reste toujours imbuvable après toutes ces années écoulées. Mon lecteur d'autoradio cassette ne s'en était pas remis après lui avoir fait avaler cette horreur sophistiquée, cette bouillasse de riffs acérés et d'électronique millimétré, ce contenant de morceaux voulant tous briller aussi bien que mille miroirs de bordel.
Version 2.0 est une agression luxueuse et putassière. La surproduction se ressent autant que l'odeur violente de l'ammoniaque qui attaque les sinus d'une personne qui n'a rien demandé, sauf de s'être fiée à des critiques positives de ce truc sonore.
Le refrain de "Push It" est musicalement racoleur et prétentieux. "I Think I'm Paranoid" vous ouvre au scalpel et vous trifouille plus ou moins agréablement.à l'intérieur. "When I Grow Up" est une horreur rock pop technoid. "Medication", par sa sensualité sonore, fait partie des moments donnant le moins l'envie de fuir. Quand ce n'est pas agressif, c'est infiniment chiant. En résumant, c'est à croire que Garbage a cherché ici à faire une démonstration d'en mettre plein les sens. Trop, même. Trop dans la perfection.
Non, j'ai dit ! Ce n'est plus la peine d'insister, je n'écouterai plus cette chose, j'ai une exemption signée de mon médecin.