Direct et efficace. C'est un peu le ressenti que l'on a en écoutant la nouvelle galette de Onslaught. Formé en 1983, il n'aura fallu que deux ans, deux petites années pour que l'excellent "Power From Hell" arrive dans les bacs. Puissant, efficace et terriblement addictif. Onslaught, c'est trois albums arrivés dans le milieu/fin '80 mais c'est aussi une absence de 18 ans (oui monsieur !). Car ce n'est qu'en 2007 avec l'excellent "Killing Peace" que le groupe refit surface dans les contrées déjà bien explorées du Thrash. Après, un "Sounds of Violence" (2011) sympathique bien que moins bon que son prédécesseur, c'est avec un sixième opus que l'on attendait avec impatience que Onslaught revient en 2013. Sobrement intitulé "VI" (avec un petit VI VI VI sur la pochette qui passe quasiment inaperçu... Bon ok, pas tant que ça finalement), cet album n'est là que pour une chose : envoyer un Thrash lourd, puissant, aux riffs dévastateurs et aux refrains saisissants. Alors pari réussi ?
Parlons d'abord de cette pochette qui change un peu la donne. A l'accoutumé, les pochettes du groupe sont assez sombres (même Killing Peace à la pochette rougeâtre reste assez sobre dans les tons de couleurs). Bref, une pochette assez colorée, aux teintes chaudes, assez "électrique" et qui, sans être extraordinaire, reste assez agréable à regarder.
Passé l'introduction, le groupe commence fort avec "Chaos is King", un titre bien Thrashy assez classique mais envoyant la sauce dès les premiers accords. Rien d'innovant mais on se prend au jeu tant la production est parfaite et les instruments parfaitement mis en valeur. Le chant de Keeler rappelle étrangement celui de Mille Petrozza (très très flagrant sur ce titre en l'occurrence, peut-être à cause de la chanson "Hordes of Chaos" de Kreator sortie sur l'album du même nom). Des pépites Thrash, le groupe en proposera plusieurs tout au long de l'album avec "Slaughterize", la surpuissante (et j'insiste sur ce terme) "66' Fucking 6" qui va sûrement finir sur les set-lists live du groupe tant ce titre est calibré pour la scène (rappelant un peu la chanson "Killing Peace" dans sa conception, autre brûlot du groupe sur l'album du même nom), "Cruci-fiction" ou encore "Enemy is my Enemy" qui termine l'album en beauté.
Néanmoins, quelques surprises se glissent ici ou là avec, pour commencer, "Fuel for my Fire" qui reste sobre mais terriblement efficace dans les couplets mais qui envoie un refrain proposant un chant assez clair, ce qui est assez déroutant aux premiers abords. Seconde surprise mais pas des moindres, c'est l'excellente "Children of the Sand" dont le titre me rappelle étrangement les couleurs de la pochette (mais je spécule sûrement un peu) et qui propose des sortes de choeurs assez inhabituels chez le groupe. Si au début, on s'interroge grandement sur ce qui sort de nos enceintes, on se rend vite compte que la chanson propose une ambiance très prenante.
Techniquement, le groupe est toujours au top : des rythmiques d'assassins (le riff de "66' Fucking 6" est tout bonnement parfait), des solos de très bonnes factures, un batteur carré et efficace et une basse qui reste assez bonne (même si on ne l'entend pas assez, comme chez la plupart des groupes et nous serons tous d'accord : c'est bien dommage !). Le chant reste efficace malgré quelques rapprochements avec Petrozza mais rien d’inquiétant : Mr. Keeler a toujours autant la hargne et on le remercie pour cela.
Une réussite totale pour Onslaught qui revient encore une fois avec un très bon album (décidément, cette discographie, même si certains albums sont un poil moins bons, reste de très bonne facture). Nos rosebeefs préférés font encore partis de la haute sphère du Thrash Metal et il serait vraiment temps que le groupe vienne poser ses valises au pays du vin et du bon fromage... la France quoi ! Car si le groupe a joué dans un coin paumé il n'y a pas longtemps, ce fut bien la seule fois en 30 ans de carrières qu'ils ont headbangué avec le public français. Messieurs, on vous attend !